Le Journal de Montreal

La famille victime de sa générosité

Un jeune étudiant du Sri Lanka est accusé d’avoir tué six personnes dans une maison où il était hébergé

- FRANCIS PILON ET GUILLAUME ST-PIERRE

Un étudiant de 19 ans aurait fait un terrible carnage dans une maison familiale d’Ottawa mercredi soir en poignardan­t à mort six personnes, dont une mère et ses quatre très jeunes enfants.

Lors d’une conférence de presse tenue en début d’après-midi, la police d’Ottawa a rendu publiques les identités des personnes retrouvées sans vie à l’intérieur de cette résidence unifamilia­le du paisible quartier de Barrhaven.

La mère Darshani Banbaranay­ake Gama Walwwe Darshani Dilanthika Ekanyake, 35 ans, a été retrouvée aux côtés de ses quatre enfants, Inuka, 7 ans, Ashwini, 4 ans, Rinyana, 2 ans, et la petite Kelly, âgée de seulement 2 mois et demi.

La sixième victime est Ge Gamini Amarakoon, 40 ans, une connaissan­ce de la famille qui vivait temporaire­ment chez celle-ci.

Ils sont tous des ressortiss­ants du Sri Lanka, ont confirmé les autorités.

SEUL SURVIVANT

Le père des enfants a survécu à la tragédie, même s’il a subi des blessures graves. Il aurait même crié « à l’aide » pour que ses voisins composent le 911, un peu avant 23 h mercredi.

Le suspect du carnage est Febrio De-Zoysa, 19 ans. Récemment arrivé au Canada, il était étudiant (voir texte ci-contre).

Le jeune homme fait face à six chefs d’accusation de meurtre au premier degré et d’un autre chef d’accusation pour tentative de meurtre. Il demeure détenu jusqu’à sa prochaine comparutio­n.

« Il vivait à la maison avec la famille », a révélé hier après-midi Eric Stubbs, chef de police d’Ottawa, devant de nombreux médias.

Il a été conduit à l’hôpital après le crime pour des blessures qui ne mettent pas sa vie en danger.

Le chef de police a mentionné qu’une arme tranchante avait été utilisée pour commettre ce carnage.

Les autorités ont également affirmé que Febrio De-Zoysa n’avait pas d’antécédent criminel ni de dossier médical concernant sa santé mentale au Canada.

« J’ai été dévasté d’apprendre les multiples meurtres à Barrhaven, c’est l’un des incidents de violence les plus choquants de l’histoire de notre ville », s’est exprimé le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe.

Patricia Ferguson, cheffe adjointe du Service de police d’Ottawa, a confirmé qu’il s’agissait d’une des pires tueries que la ville ait connues en 30 ans.

IL HURLAIT

Sur place, Le Journal s’est entretenu avec une voisine qui a aperçu un homme hurler devant la maison où a eu lieu le carnage.

« J’étais sur mon balcon et j’ai vu beaucoup de voitures de police. L’homme hurlait dans un langage que je ne comprenais pas et il y avait trop de bruit. […] En général, c’est sécuritair­e ici. C’est une tragédie majeure », raconte Shanti Ramish, qui habite dans le coin depuis 15 ans.

Le chef de police d’Ottawa a rapidement souligné qu’il ne s’agissait pas d’un drame lié à de la violence conjugale.

« Il s’agit d’une enquête tragique et complexe, et les équipes d’enquêteurs restent sur la promenade Berrigan », a indiqué Eric Stubbs.

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 ?? PHOTO FOURNIE PAR BHANTÉ SUNEETHA ?? La mère Darshani Banbaranay­ake Gama Walwwe Darshani Dilanthika Ekanyake et son mari, Dhanushka Wickramasi­nghe, le seul survivant de cette tuerie, partageaie­nt un gâteau avec leurs trois enfants, Inuka, Ashwini et Rinyana, lors d’une fête pour la venue de leur quatrième enfant, il y a quelques mois. En mortaise, leur maison à Ottawa, où ils ont été tués.
PHOTO FOURNIE PAR BHANTÉ SUNEETHA La mère Darshani Banbaranay­ake Gama Walwwe Darshani Dilanthika Ekanyake et son mari, Dhanushka Wickramasi­nghe, le seul survivant de cette tuerie, partageaie­nt un gâteau avec leurs trois enfants, Inuka, Ashwini et Rinyana, lors d’une fête pour la venue de leur quatrième enfant, il y a quelques mois. En mortaise, leur maison à Ottawa, où ils ont été tués.

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