Le Journal de Montreal

Arrivée au Canada avec tellement de rêves

- JONATHAN TREMBLAY – Avec Frédérique Giguère

OTTAWA | Le rêve canadien d’une famille sri lankaise ayant bûché dur pour s’établir ici a été anéanti, mercredi soir, par un jeune étudiant qu’elle hébergeait par pure générosité.

« Ils sont venus au Canada avec tellement de rêves, pour survivre et soutenir leur famille et leur communauté. Ils sont tellement de bonnes personnes », a soufflé le moine Bhanté Suneetha.

L’épouse et les quatre jeunes enfants de Dhanushka Wickramasi­nghe, un membre de sa communauté bouddhiste d’Ottawa, ont été sauvagemen­t tués.

Vêtu de son kesa orange, Bhanté Suneetha a confié calmement au Journal que l’immigrant était arrivé ici, déterminé, en pleine pandémie de 2020, à titre d’étudiant.

Après l’obtention de son visa de travail, le père de famille a réussi à rapatrier sa femme enceinte et ses enfants au Canada. Ils espéraient y trouver une vie meilleure.

JEUNE ENTREPRENE­UR

M. Wickramasi­nghe se serait d’ailleurs lancé en affaires, il y a quelques mois, en ouvrant une petite entreprise de nettoyage.

Puis, la famille s’était ralliée à la communauté sri lankaise locale, dans laquelle elle était impliquée, a affirmé celui qui siège aussi au conseil du temple.

Tout en discutant avec Le Journal, M. Suneetha faisait défiler sur son cellulaire des photos du shower de bébé organisé au cours des derniers mois pour la venue de la petite Kelly, elle aussi assassinée. Elle n’avait que 2 mois.

« Ils s’engagent dans la communauté du temple, ils sont aidants », a-t-il témoigné, en continuant tristement à parler de la famille au présent.

Preuve de la générosité des Wickramasi­nghe, les nouveaux arrivants avaient récemment accepté d’accueillir pour quelques mois sous leur toit deux hommes de 19 et 40 ans afin de les aider. Le premier est le suspect et le second, l’une des victimes.

« Ils ne les connaissai­ent pas beaucoup. Ils avaient accepté de les héberger », a expliqué M. Suneetha, disant n’avoir jamais rencontré celui qui aurait commis le pire.

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BHANTÉ SUNEETHA Ami des victimes

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