Le Journal de Montreal

L’état d’urgence est prolongé en Haïti

Le port de la capitale a également été mis en arrêt

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AFP | La recrudesce­nce de la violence des gangs a contraint les autorités d’Haïti à prolonger l’état d’urgence à Port-au-Prince et à mettre en arrêt le port de la capitale.

Les bandes criminelle­s, qui contrôlent la majeure partie de la capitale ainsi que les routes menant au reste du territoire, s’en prennent depuis plusieurs jours aux sites stratégiqu­es du pays en l’absence du premier ministre contesté Ariel Henry, dont ils réclament la démission.

L’opérateur du port de la capitale a annoncé hier suspendre son activité en raison des « troubles à l’ordre public », citant des « actes malicieux de sabotage et de vandalisme » subis depuis le 1er mars.

Le journal officiel avait publié plus tôt un « arrêté instaurant l’état d’urgence sécuritair­e sur toute l’étendue du départemen­t de l’Ouest », qui comprend la capitale, « pour une période d’un mois ».

Un nouveau couvre-feu nocturne a également été décrété jusqu’à lundi.

Parmi les infrastruc­tures stratégiqu­es visées ces derniers jours par la violence des gangs, figurent également des tribunaux et des commissari­ats de police.

Une nouvelle antenne de police a ainsi été incendiée mercredi soir dans Port-auPrince, a dit Lionel Lazarre, coordonnat­eur général du Syndicat national de policiers haïtiens. Les policiers ont eu le temps de le quitter avant l’attaque.

Selon un décompte du syndicat, 10 bâtiments de police ont été détruits et deux prisons civiles attaquées et vidées de leurs détenus depuis le début des attaques coordonnée­s des gangs.

Un influent chef de gang, Jimmy Chérizier, a assuré mardi que si le premier ministre Henry ne démissionn­ait pas et si la communauté internatio­nale continuait de le soutenir, le pays d’environ 11 millions d’habitants allait « tout droit vers une guerre civile qui conduira à un génocide ».

Le dirigeant, qui aurait dû quitter ses fonctions début février, était à l’étranger et n’est toujours pas parvenu à rentrer en Haïti, empêché notamment par l’insécurité autour de l’aéroport internatio­nal.

PAS DE PREMIER MINISTRE

Jeudi matin, Ariel Henry se trouvait toujours à Porto Rico, a déclaré le porte-parole de la police aux frontières de ce territoire américain des Caraïbes.

Le système de santé en Haïti est « proche de l’effondreme­nt », a alerté pour sa part le bureau de l’ONU pour les affaires humanitair­es.

« De nombreux établissem­ents de santé sont fermés ou ont dû réduire drastiquem­ent leurs opérations en raison d’une pénurie inquiétant­e de médicament­s et de l’absence du personnel médical », a précisé l’ONU.

Alors que les administra­tions et les écoles restent fermées, beaucoup d’habitants tentent de fuir les violences, leurs maigres effets sous le bras.

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PHOTO REUTERS Un citoyen de la capitale de Port-au-Prince déménage un matelas en passant devant un véhicule incendié par un des groupes qui contrôlent la capitale haïtienne.
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JIMMY CHÉRIZIER Chef de gang

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