La langue française en recul au travail
L’île de Montréal est la plus affectée par cette baisse
AGENCE QMI | Même si la majorité des travailleurs du Québec préfèrent travailler en français, l’utilisation exclusive de cette langue est en baisse dans la province, selon un rapport de l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Les données dévoilées hier, montrent que 66 % des travailleurs au Québec utilisaient le français au moins 90 % du temps dans le cadre de leur emploi, en 2023.
Cette proportion est similaire à celles des études menées en 2010 (66 %) et en 2016 (67 %).
Toutefois, « même si le français a toujours sa place sur le marché du travail québécois », l’OQLF indique que dans le cadre de leur fonction, les travailleurs « l’accompagnent de plus en plus de l’anglais ».
Ainsi, la proportion des Québécois qui utilisent exclusivement le français au travail est passée de 39,5 % en 2016 pour atteindre 32,2 % en 2023.
Ce pourcentage est encore plus bas chez les jeunes de 18 à 34 ans, qui ne sont que 22,3 % à l’utiliser exclusivement, soit presque deux fois moins que les personnes âgées de 55 ans (41,3 %).
De façon générale et tous âges confondus, c’est sur l’île de Montréal que le pourcentage d’adultes qui travaillent en français au moins 90 % du temps est le plus faible (43 %).
Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Gatineau et à Laval, cette proportion atteint respectivement 52 % et 63 %.
Dans les RMR regroupées de Drummondville, de Saguenay et de TroisRivières, dans la RMR de Québec et dans les territoires hors RMR, entre 82 % et 84 % des travailleurs emploient le français au travail au moins 90 % du temps.
DIVERSES RAISONS
Interrogés sur les raisons qui les poussent à utiliser une autre langue que le français au travail, les travailleurs interrogés ont indiqué qu’ils devaient utiliser une autre langue pour servir une clientèle ou communiquer avec des personnes à l’extérieur du Québec (30,6 %), pour servir une clientèle québécoise parlant une autre langue (29,3 %), pour parler à des partenaires qui parlent une autre langue lors de réunions (16,2 %).
Enfin, 10,5 % évoquent le fait que la langue normale et habituelle de leur entreprise est une autre langue que le français.
Le sondage a été réalisé entre mai et septembre 2023 auprès de 7932 travailleurs.