Au moins sauver Gaza de la famine
Les bombardements et le rationnement imposés par Israël rendent la vie de plus en plus misérable
AFP | Plusieurs pays ont de nouveau largué hier des colis de nourriture à la population palestinienne à Gaza menacée de famine et bombardée sans répit par Israël.
« Les enfants meurent ou s’évanouissent dans les rues à cause de la faim et nous ne pouvons rien faire », a dit un bénévole, Bassam Al-hou, lors d’une distribution de repas à Jabaliya, dans le nord de Gaza.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 20 civils, la plupart des enfants, sont morts de malnutrition et de déshydratation.
Alors que l’aide humanitaire, soumise au feu vert d’Israël, n’entre qu’au comptegouttes à Gaza depuis l’Égypte, plusieurs pays ont, ces derniers jours, largué des repas, notamment dans le nord du territoire où l’acheminement de l’aide est quasi impossible en raison des combats, des destructions et parfois des pillages.
Mais ceux-ci sont insuffisants tant les besoins sont immenses.
La mobilisation internationale est intervenue après les mises en garde de l’ONU contre une « famine généralisée » à Gaza où les civils sont pris au piège des combats et des frappes israéliennes.
PAS D’ACCORD
Face au lourd bilan humain de la guerre et à la catastrophe humanitaire à Gaza, les médiateurs – États-Unis, Qatar, Égypte – espéraient arracher un accord sur une trêve associée à une libération d’otages en échange de prisonniers palestiniens avant le ramadan, le mois sacré du jeûne pour les musulmans qui commence en début de semaine prochaine.
Mais leurs discussions pendant quatre jours, au Caire, ont été suspendues et « doivent reprendre la semaine prochaine », selon le média égyptien progouvernemental Al-Qahera News.
Le Hamas réclame avant tout accord un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes de Gaza, ce qu’Israël refuse.
« L’armée israélienne continuera à opérer dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah, le dernier bastion du Hamas », a répété hier le premier ministre Benjamin Netanyahu.
Pour parvenir à la « victoire totale », Israël a annoncé préparer une offensive terrestre sur Rafah, dans l’extrême sud de la bande de Gaza contre la frontière fermée avec l’Égypte, où sont massés selon l’ONU près de 1,5 million de Palestiniens.
LA DESTRUCTION EN HÉRITAGE
À trois kilomètres plus au nord, les chars israéliens ont quitté cette semaine le centre de Khan Younès, laissant derrière eux d’immenses destructions après des mois de combats et de bombardements.
Selon des témoins, les combats se poursuivent dans l’ouest de Khan Younès, près de Rafah et à Gaza-Ville (nord) et les frappes israéliennes ont visé plusieurs secteurs du territoire palestinien, dont Rafah et Khan Younès.
En soirée, des sirènes d’alerte aux roquettes en provenance de Gaza ont retenti dans des secteurs du sud d’Israël, a indiqué l’armée.