Les néoféministes se trompent et nous trompent
C’est aujourd’hui la Journée internationale des femmes. Avec le temps, le 8 mars est devenu un festival des revendications marqué par une cacophonie de doléances et un lamento de victimisation.
PATRIARCAT
En essence, les néoféministes profitent de cette Journée pour sortir la rengaine de l’oppression et brandir l’écart salarial comme symbole parfait du complot patriarcal contre lequel toutes les femmes devraient lutter.
Pour convaincre, elles rappellent que pour chaque dollar que gagne un homme, une femme touche environ 90 cents. Cette statistique est certainement fiable, mais elle ne permet nullement d’en conclure que les femmes sont victimes de sexisme ou d’une quelconque conspiration salariale.
En invoquant l’écart salarial, les néoféministes se trompent et nous trompent.
D’une part, aucune analyse honnête ne peut s’appuyer exclusivement sur une moyenne, car cette statistique trahit la réalité en étant sensible aux valeurs extrêmes, en ignorant la complexité des distributions et, surtout, en faisant fi du contexte.
D’autre part, à l’instar des écarts salariaux entre des travailleurs du même sexe, ceux entre les hommes et les femmes sont le résultat d’une réalité complexe tributaire de nombreux facteurs.
CHOIX
Claudia Goldin, lauréate du Nobel d’économie de 2023, a d’ailleurs montré que, contrairement à la propagande néoféministe qui explique tout par la discrimination, les écarts salariaux résultent principalement des choix personnels.
Ces choix concernent le secteur d’activité, le type d’emploi, la flexibilité du travail, les interruptions professionnelles ainsi que les contraintes professionnelles et les modes de vie jugés acceptables par les hommes et les femmes.
Selon Mme Goldin, une analyse multivariée permet de nuancer la réalité et de minimiser la dimension discrimination. D’ailleurs, si les femmes perçoivent réellement 90 % du salaire des hommes, les employeurs ne devraient-ils pas privilégier l’embauche de celles-ci ?
Mais ne demandons pas aux théoriciennes du complot patriarcal de réfléchir. C’est tellement plus simple de réduire toutes les subtilités de la vie à l’oppression masculine !