Le Journal de Montreal

Peut-on régler une chicane qui dure depuis 10 ans ?

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je suis née dans une famille où les disputes étaient fréquentes. Tous les prétextes étaient bons pour s’envoyer n’importe quelle bêtise sur la tête, à commencer par nos parents qui étaient passés maîtres dans l’art de s’injurier l’un l’autre, même devant nous, leurs enfants. Malgré cela, ils ont tenu ensemble en couple pendant plus de 40 ans, soit jusqu’à ce que mon père décède.

L’exemple qu’on avait sous les yeux, mon frère, ma soeur et moi, ne nous incitait pas à la souplesse dans nos discussion­s, et je ne compte pas les fois où on passait des semaines entières sans s’adresser la parole, après de mémorables engueulade­s. Et je pense avoir été la seule des trois à qui ces périodes de disette affective faisaient de la peine.

C’est quand j’ai commencé à fréquenter mon conjoint et père de mes enfants, que j’ai compris que les relations familiales pouvaient se vivre autrement que dans un conflit perpétuel. Cela m’a même conduite en consultati­on pour parvenir à ne pas laisser mes instincts guerriers mener mes paroles quand on avait des discussion­s, mon conjoint et moi. Je le remercie de m’avoir incitée fortement à apprendre à faire la paix.

Au décès de notre père, il y a dix ans, ma soeur et mon frère sont entrés en conflit avec notre mère à propos de l’héritage et ne lui parlent plus depuis ce temps. Comme je n’en ai jamais voulu à ma mère de s’être montrée mesquine et d’avoir gardé pour elle le peu que mon père lui avait laissé, j’ai continué de la fréquenter, alors que les autres ont coupé les ponts.

Mais comme elle se sent partir, qu’elle croit en Dieu et qu’elle aimerait se réconcilie­r avec ses enfants avant de quitter ce monde, elle m’a demandé d’intercéder auprès d’eux. À ce jour, je n’ai obtenu qu’un refus catégoriqu­e. Qu’est-ce que je peux faire de plus, selon vous, quand mon conjoint me dit que je perds mon temps ?

Une soeur prise entre l’arbre et l’écorce

C’est un fait que vous ne pouvez pas vous-même faire de miracle. La seule chose qui pourrait peut-être faire bouger ces deux entêtés serait que votre mère elle-même communique avec eux pour leur faire part de cette volonté qu’elle nourrit de se raccorder avec eux avant son grand départ. Ça pourrait se faire verbalemen­t, par téléphone, ou encore par un écrit de sa main.

Votre cas d’espèce confirme à quel point une culture familiale toxique est difficile à déloger de l’esprit des gens qui ont été contaminés et qui n’ont jamais cru bon, leur vie durant, de faire le moindre effort pour revenir à de meilleurs sentiments. J’imagine que cela vous fait mesurer votre chance d’avoir croisé sur votre chemin le bon samaritain qu’a été pour vous votre conjoint.

Réponse à « Une mère inquiète »

Ce que vous avez suggéré à cette mère ce matin est très judicieux. Il est clair que de priver ses enfants de voir leur père après une séparation est cruel et aura des répercussi­ons sérieuses, en particulie­r sur son fils. De plus, comme elle a menti à l’enseignant de son garçon, elle le prive d’informatio­ns précieuses pour qu’il puisse le soutenir dans son apprentiss­age scolaire. À moins de violence physique, psychologi­que ou encore d’abus, jamais un parent ne devrait interdire à ses enfants de voir son autre parent. Cette dame a un urgent besoin d’aide psychologi­que. Je suis moi-même une mère séparée, qui a eu tout à gagner en demeurant juste et réaliste dans les actions que je posais, même si j’ai eu envie, à certains moments, de faire le contraire de ce que me disait la psychologi­e.

Carole

Bravo pour avoir su résister aux instincts vengeurs qui nous effleurent tous quand on se sent lésés de quelque façon.

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