Lepage-Joanisse championne du monde
Elle a repris la boxe il y a moins d’un an, après une pause de plus de six ans
Près de sept ans après avoir eu une chance de devenir championne du monde, Vanessa Lepage-Joanisse a réalisé son rêve au Casino de Montréal, hier soir.
La boxeuse (7-1, 2 K.-O.) de 28 ans est devenue championne du monde WBC des poids lourds (175 lb) en défaisant l’Argentine Abril Vidal (10-2, 4 K.-O.) par une décision partagée des juges. Nicolas Esnault et Jean Gauthier ont remis des cartes de 97-93 en faveur de LepageJoanisse, tandis que Craig Metcalfe a favorisé Vidal 96-94.
La boxeuse originaire de Saint-AndréAvellin a dû trimer dur pour défaire Vidal qui a été percutante lorsque les rounds étaient ouverts. L’Argentine a aussi été très efficace en fin d’engagement, surtout lors de la première moitié du combat.
Lepage-Joanisse, qui s’est rapidement retrouvé avec le nez et l’oreille droite ensanglantés, s’est accrochée et a connu une bonne deuxième moitié de combat en étant solide dans ses combinaisons, étant également capable de soutenir un dernier round furieux de la part de son adversaire.
« Lors du premier round, j’ai essayé d’embarquer dans une bataille de rue et ce n’est pas ce qu’on voulait. Je suis contente d’avoir pu m’ajuster », a-t-elle noté.
« Au huitième round, je me suis assise et je souriais parce que je me disais que j’avais gagné un peu d’avance. J’ai repris le dessus et j’ai juste boxé. »
50 SEMAINES
Il faut connaître le contexte et les épreuves qu’a traversées Lepage-Joanisse pour comprendre ce que ce championnat représente pour elle.
Après s’être inclinée en championnat du monde contre Alejandra Jimenez en août 2017, elle a été victime d’un accident de la route, a subi une commotion et traversé une dépression. Elle n’est remontée dans le ring que le 23 mars 2023, soit il y a 50 semaines.
« J’ai vraiment travaillé fort pendant plein d’années et enfin ça me rapporte. Je suis vraiment juste fière, c’est beaucoup de cheminement et de sacrifices », a-t-elle expliqué alors que des larmes lui roulaient sur les joues.
BUTLER EXPLOSIF
Après un retour un peu timide dans l’arène en novembre dernier, Steven Butler a été décisif en passant le K.-O. à Steve Rolls dès le premier round.
Les serveurs du cabaret n’avaient pas encore eu le temps de livrer toutes les commandes aux tables quand Bang Bang (344-1, 28 K.-O.) a réglé le cas de Rolls (22-4, 12 K.-O.), un moyen (160 lb) originaire de Toronto.
Butler a trouvé une ouverture alors que son adversaire était dans les câbles et la route de coups, au point où l’arbitre Yvon Goulet a stoppé le massacre après seulement 65 secondes. Cette victoire signifie beaucoup pour le retour au sommet de Butler.
« J’avais besoin d’une victoire convaincante et je me disais que c’était le tremplin qui pouvait me ramener dans les combats payants », a reconnu Butler.
SACRIFICE
Après une déception en championnat du monde en mai 2023, Butler a pris une pause et il s’est exilé en Nouvelle-Angleterre pour s’entraîner avec John Scully, une décision qui a été la bonne, mais qui est accompagnée de tristesse.
« J’ai tellement sacrifié de choses dans ma vie, j’ai tout donné, mes enfants me manquent et pleurent à l’école parce que papa n’est pas à la maison, c’est beaucoup d’émotions. »
Butler a abordé le combat avec la rage au coeur en réalisant qu’il n’avait pas la faveur populaire.
« J’étais rendu négligé à Mise-O-Jeu, et j’ai commencé à lire et le monde me voyait me faire knocker. C’est de la haine, ils souhaitaient me voir avoir mal et ça m’a affecté. Je vais revenir et reconquérir le coeur des Québécois. »