Une hausse qui va faire mal
Lorsqu’on regarde les chiffres, une conclusion s’impose : la hausse des paiements mensuels que les gens devront subir lors du renouvellement de leur hypothèque va se traduire par moins de dépenses ailleurs. Et c’est déjà commencé.
« On a eu des chiffres qui montrent que les gens coupent beaucoup dans les dépenses discrétionnaires comme les restaurants, les hôtels et les voyages. C’est ça qui est en train d’écoper en ce moment », dit Jimmy Jean, économiste en chef au Mouvement Desjardins. « Tout ce qui est discrétionnaire, comme les sorties et les spectacles, ça ralentit », dit-il.
AUGMENTATION DE TAILLE
L’enjeu des renouvellements hypothécaires pèse sur l’activité économique et le pouvoir d’achat des ménages. L’anxiété et l’incertitude augmentent, et tous doivent faire des sacrifices dans leur budget.
Au pays, c’est 60 % des prêts hypothécaires qui devront être renouvelés au cours des trois prochaines années, selon la RBC. Et plusieurs dirigeants de banque ont dit que les clients qui renouvelleront doivent s’attendre à payer en moyenne 5000 $ de plus par année.
LE QUÉBEC S’EN TIRERA MIEUX
Les Québécois ont toutefois un atout dans leur manche, selon Jimmy Jean.
D’une part, l’endettement est moins important ici que dans le reste du Canada. Et puisque la population québécoise est relativement plus âgée, la belle province compte plus de gens qui n’ont plus d’hypothèque et qui ne sont pas concernés par le choc hypothécaire à venir.
« Il y a beaucoup de gens qui sont avancés dans leur paiement hypothécaire et qui leur reste 5 ou 10 ans pour payer leur maison. Eux ne sont pas des clients inquiétants. Ceux qui nous inquiètent, ce sont les jeunes emprunteurs qui ont participé à la surenchère pendant la pandémie, eux sont plus vulnérables. »
La baisse des taux que tout le monde attend en 2024 devrait aussi donner un répit aux propriétaires de maisons. « Mais tous les propriétaires devraient s’attendre à subir un choc quand même », prévient l’économiste.