Le Journal de Montreal

Une hausse qui va faire mal

- DAVID DESCÔTEAUX

Lorsqu’on regarde les chiffres, une conclusion s’impose : la hausse des paiements mensuels que les gens devront subir lors du renouvelle­ment de leur hypothèque va se traduire par moins de dépenses ailleurs. Et c’est déjà commencé.

« On a eu des chiffres qui montrent que les gens coupent beaucoup dans les dépenses discrétion­naires comme les restaurant­s, les hôtels et les voyages. C’est ça qui est en train d’écoper en ce moment », dit Jimmy Jean, économiste en chef au Mouvement Desjardins. « Tout ce qui est discrétion­naire, comme les sorties et les spectacles, ça ralentit », dit-il.

AUGMENTATI­ON DE TAILLE

L’enjeu des renouvelle­ments hypothécai­res pèse sur l’activité économique et le pouvoir d’achat des ménages. L’anxiété et l’incertitud­e augmentent, et tous doivent faire des sacrifices dans leur budget.

Au pays, c’est 60 % des prêts hypothécai­res qui devront être renouvelés au cours des trois prochaines années, selon la RBC. Et plusieurs dirigeants de banque ont dit que les clients qui renouvelle­ront doivent s’attendre à payer en moyenne 5000 $ de plus par année.

LE QUÉBEC S’EN TIRERA MIEUX

Les Québécois ont toutefois un atout dans leur manche, selon Jimmy Jean.

D’une part, l’endettemen­t est moins important ici que dans le reste du Canada. Et puisque la population québécoise est relativeme­nt plus âgée, la belle province compte plus de gens qui n’ont plus d’hypothèque et qui ne sont pas concernés par le choc hypothécai­re à venir.

« Il y a beaucoup de gens qui sont avancés dans leur paiement hypothécai­re et qui leur reste 5 ou 10 ans pour payer leur maison. Eux ne sont pas des clients inquiétant­s. Ceux qui nous inquiètent, ce sont les jeunes emprunteur­s qui ont participé à la surenchère pendant la pandémie, eux sont plus vulnérable­s. »

La baisse des taux que tout le monde attend en 2024 devrait aussi donner un répit aux propriétai­res de maisons. « Mais tous les propriétai­res devraient s’attendre à subir un choc quand même », prévient l’économiste.

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