Le Journal de Montreal

Il fait le boulot de la police

Un commerçant a retrouvé le voleur de son vélo pendant que les autorités restent les bras croisés, dénonce-t-il

- FRANCIS PILON

Un commerçant de Montréal dénonce l’inaction totale des policiers, lui qui est convaincu d’avoir retrouvé son vélo volé d’une valeur de 5000 $ à vendre sur Facebook Marketplac­e.

« On a même retrouvé son compte OnlyFans [au voleur], mais ils ne font rien », soupire en ricanant Jérémy Swaenepoel, propriétai­re de Techno Cycle, magasin spécialisé en vélo de montagne.

Vers 5 h du matin, le 16 février, un cambrioleu­r a aperçu dans sa vitrine du quartier Rosemont une bicyclette à assistance électrique de la marque Devinci. Sa valeur ? Près de 5000 $.

« Il a carrément défoncé la vitre et abîmé le vélo avec les éclats de verre. Le problème aussi, c’est qu’il l’a volé sans avoir pris le chargeur pour la batterie », raconte au Journal l’entreprene­ur, qui a ouvert son nouveau commerce en décembre dernier.

SUR FACEBOOK

M. Swaenepoel a donc porté plainte au Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) dans l’espoir de mettre la main au collet du malfrat. Il a même diffusé une photo de la monture sur les réseaux sociaux dans l’espoir de la retrouver.

Cinq jours après le délit, une petite annonce sur Facebook Marketplac­e affichait en toute vraisembla­nce sa bicyclette volée de la marque Devinci. Le vendeur, qui habite à Chambly, exigeait à peine 2700 $ pour un vélo « jamais utilisé »… soit la moitié du prix.

« En plus, quand on l’a contacté, il nous a donné une raison bidon de pourquoi il n’avait pas le chargeur, explique-t-il. C’est un modèle plutôt récent, on l’a vite repéré en ligne. […] Il n’a pas voulu nous montrer le numéro de série sur le vélo. »

D’ailleurs, ce même internaute affiche de nombreux articles à vendre qui semblent flambants neufs, parfois encore dans leur boîte, sur son profil Marketplac­e.

Selon M. Swaenepoel, ce délit lui coûtera environ 20 000 $ de frais. Il a fait appel à un barricadeu­r pour renforcer la sécurité de son établissem­ent, en plus des frais pour la vitrine fracassée et la perte du vélo électrique.

« Ça n’a pas de bon sens comme coût, on vient d’emménager et on étouffe déjà ! Ce qui m’écoeure, c’est que ces voleurs doivent penser qu’on a plein de cash et de bonnes assurances qui remboursen­t tout, mais on ne roule pas du tout sur l’or », laisse tomber Jérémy Swaenepoel.

SANS NOUVELLES

Le propriétai­re de Techno Cycle est surtout déçu de constater que l’enquêteur du SPVM attitré à son dossier ne l’a jamais contacté depuis 10 jours.

« On leur a tout donné : la vidéo du vol, l’annonce sur Facebook du vélo, son nom, mais on n’a pas même eu un appel en retour des policiers », critique-t-il.

L’annonce de la bicyclette était toujours active au moment de publier ce texte hier.

Questionné sur son inaction, le SPVM s’est contenté d’indiquer que comme il s’agit « d’informatio­ns privées et confidenti­elles », il n’était pas en mesure de « confirmer les éléments de vol envers une autre personne. »

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PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN ET CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DE FACEBOOK MARKETPLAC­E 2 1. Jérémy Swaenepoel et Pierre Grouiller, propriétai­res de la boutique Techno Cycle Inc., à Rosemont. 2. Ce vélo électrique volé dans leur commerce a ensuite été affiché sur Facebook Marketplac­e pour la moitié du prix. 3. Après le cambriolag­e, ils ont dû barricader leur vitrine fracassée en attendant de la faire réparer.

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