Travaux communautaires pour une voleuse d’auto
Même s’il s’agit d’un crime grave, selon la juge
Une jeune femme qui s’était fait prendre en flagrant délit à voler un VUS stationné dans la rue s’en sort avec de simples travaux communautaires.
« Il s’agit d’un crime grave, le vol de voitures est un fléau », a pourtant commenté la juge Nathalie Duchesneau, juste avant de confirmer la sentence d’Ariana Amanullah, hier au palais de justice de Montréal.
La jeune femme de 20 ans est restée stoïque lors de la brève audience pour son crime commis en mars 2022.
Ce jour-là, elle était avec un complice dans les rues de Montréal quand ils ont trouvé un Honda Pilot, qu’ils se sont mis en tête de voler. Ce VUS est très prisé par les voleurs et figure au 11e rang des véhicules les plus dérobés au Québec, selon l’organisme Équité Association.
Sauf que les deux complices ne semblaient pas avoir pris leurs précautions, car un voisin les a vus à l’oeuvre, si bien que la police n’a pas tardé à les arrêter.
Plutôt qu’un procès, Amanullah a choisi de plaider coupable de vol d’auto, en plus d’avoir eu en sa possession des outils de cambriolage.
Or, comme elle était une jeune femme sans histoire et sans antécédents judiciaires, elle était une bonne candidate pour éviter la prison.
En fait, si ce n’était un rapport « pas super positif » à propos de l’accusée, selon la juge, elle aurait même pu s’en sortir à meilleur compte encore.
« C’est pour ça qu’on a renoncé à demander l’absolution [soit l’absence de casier judiciaire] », a expliqué à la cour Me Ludovic Dufour de la défense.
ÉTUDES EN SOINS INFIRMIERS
Sauf qu’en ajoutant que la jeune femme a depuis repris ses études et qu’elle souhaite maintenant entamer des cours pour devenir infirmière, tout était en place pour lui faire éviter l’incarcération.
Ainsi, Me Jade Coderre de la Couronne a consenti à suggérer une peine de 80 heures de travaux communautaires dans le cadre d’une probation de deux ans.
Si cette sentence peut paraître clémente, elle n’est pas rare dans les palais de justice. C’est que bien souvent, les personnes arrêtées pour des vols d’auto sont des jeunes qui cherchent à se faire quelques dollars rapidement, selon des intervenants du système avec qui Le Journal s’est entretenu.
Quand ils se font attraper, souvent pour un seul vol, il arrive qu’ils écopent donc d’une peine légère afin de ne pas nuire à leur réhabilitation étant donné qu’ils étaient sans antécédents criminels.