Trafiquant d’armes et sans-le-sou
Un Montréalais derrière les barreaux est maintenant poursuivi par sa banque pour 200 000 $ de dettes
Un Montréalais qui avait écopé de sept ans de pénitencier pour avoir fabriqué clandestinement des armes à feu dans son usine n’en a pas fini avec la justice, puisqu’il est maintenant poursuivi au civil pour plus de 200 000 $ de dettes impayées.
« [Son entreprise] Perfection
Metal a fait défaut de respecter ses obligations de contrat de crédit, plus particulièrement en ce qu’elle a déposé un avis de faillite », peut-on lire dans la poursuite intentée cette semaine au palais de justice de Montréal.
Il s’agit ainsi d’une nouvelle tuile qui s’abat sur le co-propriétaire de l’usine, Jean-Pierre Huot.
Celui-ci n’a toujours pas fini de purger sa peine de sept ans de pénitencier pour ses crimes commis en 2013 et 2014.
À l’époque, il opérait une usine à LaSalle, présumément pour fabriquer des fusils de paintball. Sauf qu’en réalité, il produisait plutôt de véritables armes à feu, des silencieux et des chargeurs.
Ses fusils de type TEC-9 semblaient d’ailleurs prisés par les criminels, puisqu’ils avaient à l’époque été reliés à 22 crimes différents.
C’est d’ailleurs avec une telle arme que le caïd Ducarme Joseph avait été abattu en août 2014. L’année suivante, un homme qui sortait d’une maison de transition a également été abattu avec un TEC-9 fabriqué chez Perfection Metal.
POUR LE CRIME ORGANISÉ
Ces armes avaient aussi servi dans une affaire de violence conjugale, dans des tentatives de meurtre, ou encore dans le braquage d’une bijouterie.
« Il savait qu’il vendait ses armes à feu au crime organisé », avait déclaré la juge France Charbonneau lors de sa condamnation en 2018 pour fabrication et trafic d’armes à feu.
Sa peine devrait se terminer l’an prochain, mais ça n’a pas empêché la Banque Scotia de déposer une poursuite pour dettes impayées contre Perfection Metal, mais aussi contre Huot. Deux autres individus liés à l’entreprise sont également ciblés.
La banque fait ainsi état d’une carte de crédit avec 14 000 $ impayés depuis des mois, d’une autre carte avec 530 $ en souffrance, mais surtout d’une ligne de crédit d’une somme de 200 000 $ qui reste impayée.