Le Journal de Montreal

Je suis privilégié­e d’avoir deux fils dans la LNH

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France Taillon, orthophoni­ste de formation, a deux fils qui jouent dans la LNH : Pierre-Olivier Joseph, qui évolue avec les Penguins de Pittsburgh, et Mathieu Joseph, qui a remporté la coupe Stanley avec le Lightning de Tampa Bay et qui poursuit sa carrière avec les Sénateurs d’Ottawa.

Cette mère merveilleu­se désire inciter d’autres mères et femmes à s’impliquer dans le monde des affaires du sport. Elle aimerait que ses fils et elle soient des exemples à suivre pour les mères et les femmes.

Cette semaine, elle était panéliste à la 5e édition d’Elle & Sport, qui cherche à mettre en lumière les femmes du monde des affaires du sport ainsi que leurs réussites.

Pour commencer, est-ce que c’est vous qui conduisiez la voiture dans la publicité avec vos fils ?

Je ne m’attendais pas du tout à cette question. Je suis un peu gênée d’y répondre parce que les vedettes sont mes deux fils et non pas moi. Oui, c’est bel et bien moi au volant de la voiture ; comme de nombreuses mères qui conduisent leurs enfants régulièrem­ent à une pratique de hockey.

Vous êtes originaire de Disraeli.

Disraeli est une ville située dans la région de Chaudière-Appalaches, où mon père était un homme populaire. Durant près de 40 ans, mon père, le Dr JeanPaul Taillon, a été médecin de famille.

À l’occasion, votre père devait se déplacer en Ski-doo.

Sur la terre familiale, il avait une cabane à sucre, dont le plancher était de la terre. Il arrivait que les routes soient fermées en raison d’une tempête de neige. Ainsi, en cas d’appel d’urgence, il utilisait le Ski-doo pour se déplacer.

Votre mère était infirmière.

Avec quatre enfants, ma mère, Denise, a décidé de demeurer à la maison et aussi d’aider mon père. Elle assurait la présence familiale à la maison pour mes frères et ma soeur. Elle nous conduisait à nos activités. De plus, étant donné que mon père était un partisan des Nordiques et que maman soutenait le Canadien, je regardais les téléséries avec elle.

Alliez-vous voir les Nordiques à Québec ?

Oui, puisque mon père était un partisan. Je ne lui ai jamais dit, mais mon joueur favori était Guy Carbonneau.

Votre père était un modèle pour vous.

C’était un homme brillant et compétent dans plusieurs domaines. Il était sculpteur, musicien, auteur-compositeu­r et cultivait du brocoli à une époque où peu de gens en mangeaient.

Les vacances familiales.

Nous travaillio­ns sur la terre familiale qui comprenait une fraisière, une framboisiè­re, une bleuetière sans oublier le brocoli. C’était un concept d’autocueill­ette, alors pendant que mon père était à sa clinique, ma mère et les enfants dirigeaien­t la terre.

Vous avez reçu la Médaille académique du Gouverneur général.

La Médaille académique du Gouverneur général m’a été décernée pour avoir obtenu la plus haute moyenne à la fin de mes études secondaire­s. J’aimais beaucoup faire du cross-country sans oublier les autres discipline­s d’athlétisme. D’ailleurs, j’ai été en nomination à titre d’athlète de l’année. Au secondaire, j’ai fait partie du conseil des étudiants et participé à l’organisati­on du Festival étudiant.

« C’EST MOI QUI CONDUIS LA VOITURE DANS LA PUBLICITÉ AVEC MES DEUX FILS. » – France Taillon

Pourquoi avoir choisi le Cégep de Sherbrooke ?

Je voulais devenir médecin. J’ai eu beaucoup de succès, ce qui m’a permis de poursuivre mes études en orthophoni­e à l’Université de Montréal. Aujourd’hui, j’ai un seul regret, concernant mes études au cégep : j’aurais dû faire un peu plus la fête.

Pourquoi avez-vous choisi l’orthophoni­e ?

C’est ma tante qui m’a suggéré d’inscrire l’orthophoni­e comme l’un de mes choix optionnels. Cependant, j’avais un problème majeur.

Quel problème ?

Je n’avais aucune idée de ce qu’était l’orthophoni­e. Pourtant, après que mes autres choix ont été acceptés par d’autres université­s, j’ai choisi d’aller à Université de Montréal où j’ai terminé mes études avec une maîtrise en orthophoni­e.

Les voyages de pêche font partie de votre vie familiale.

Mes fils ont appris à nager tout jeunes, alors les activités aquatiques faisaient partie de leur quotidien. Les voyages de pêche se poursuiven­t toujours, car c’est une activité unique qui nous permet de partager de si beaux moments en famille.

Le respect des autres est excessivem­ent important pour vous.

Mon conjoint, Frantzi, et moi avons inculqué à nos deux fils l’importance de respecter les autres et l’autorité, tout en éprouvant du plaisir.

Ils ont fait du patinage artistique.

Oui, d’ailleurs, Mathieu a remporté une médaille en patinage artistique aux Jeux de Montréal. Cependant, ils sont arrivés un jour à la croisée des chemins et ils avaient un choix à faire avec des consignes qu’ils devaient suivre. Ils ont décidé de jouer au hockey.

Vos fils ont-ils dû endurer des propos racistes ?

Plus d’une fois. Un jour, je me suis assise avec eux pour discuter de la situation. Je leur ai confié qu’étant donné que j’étais blanche, j’étais différente d’eux. Je leur ai fait comprendre que je ne vivais pas les mêmes émotions qu’eux lorsque des propos racistes étaient dirigés contre eux. Je leur ai enseigné que nous sommes tous différents, car il y a des grands, des petits, des rouquins et des gens d’autres pays.

Vous envoyez des messages textes à vos fils avant chacun de leur match dans LNH.

Le message est simple, car je leur rappelle de garder leur passion, de respecter leurs partisans et d’avoir du plaisir.

Vous avez rencontré votre conjoint au légendaire Les 2 Pierrots à Montréal.

Une soirée mémorable qui m’a permis de partager ma vie avec Frantzi Joseph. Il a toujours été présent afin d’aider nos garçons. D’ailleurs, notre famille est soudée de joie et de passion pour la vie.

Pourquoi vous considérez-vous privilégié­e d’avoir deux fils dans la LNH ?

Je me considère comme privilégié­e, car ils ont travaillé si dur pour atteindre la LNH. Mon conjoint, Frantzi, et moi les avons aidés, mais tout le mérite leur appartient. Peu importe ce qu’ils auraient fait dans la vie, nous aurions été fiers d’eux.

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PHOTO D’ARCHIVES Mathieu Joseph, qui a remporté la Coupe Stanley, est avec sa mère, France Taillon, son frère, PierreOliv­ier, qui évolue avec les Penguins de Pittsburgh, et son père, Frantzi Joseph.

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