Prolonger l’amortissement, est-ce une bonne solution ?
Votre renouvellement hypothécaire approche à grands pas et vous êtes inquiet concernant la hausse des taux d’intérêt. Rallonger la durée de votre amortissement peut constituer une piste à explorer.
Un récent sondage mené pour le compte de la firme Royal LePage révélait que 74 % des Canadiens dont le prêt hypothécaire doit être renouvelé au cours des 18 prochains mois sont anxieux à ce sujet, en raison des hausses substantielles des taux d’intérêt.
De ce nombre, 24 % envisageaient d’ailleurs de prolonger la période d’amortissement de leur prêt, afin d’alléger leurs paiements mensuels.
En quoi cela consiste-t-il ?
IMPACT DES TAUX ÉLEVÉS
« Les propriétaires qui renouvellent leur hypothèque actuellement sont confrontés à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que ceux pour lesquels ils avaient signés quelques années plus tôt », précise John Fucale, qui est vice-président principal, relations courtiers chez MultiPrêts hypothèques.
Ces taux ont en effet grimpé de plusieurs points de pourcentage, ce qui fait gonfler démesurément le montant du remboursement mensuel.
Par exemple, le détenteur d’une hypothèque de 450 000 $ sur un terme de 25 ans qui versait 2014 $ par mois avec un taux d’intérêt de 2,49 % doit désormais payer 2531 $ par mois si son taux d’intérêt est passé à 5,14 %. Pour nombre de ménages, surtout si l’on ajoute à cela la forte inflation de la dernière année et demie et son impact sur le portefeuille, cette hausse est tout simplement intenable.
DES SCÉNARIOS
Habituellement, lors du renouvellement de votre hypothèque, il est possible de conserver le même terme ou de choisir de le prolonger.
Par exemple, si vous avez contracté un prêt initial sur 25 ans et que vous renouvelez votre hypothèque au bout de cinq ans, la période d’amortissement sera dès lors de 20 ans pour votre solde hypothécaire de 380 794 $. Mais vous pourriez aussi décider de conserver la même durée – 25 ans – ce qui permettra de réduire les montants mensuels à payer. Dans notre exemple, au lieu de verser 2531 $ chaque mois, le montant serait plutôt de 2245 $. Vous décidez de prolonger l’amortissement jusqu’à 30 ans ?
Dans ce cas le paiement mensuel sera de 2064 $.
Une bonne bouffée d’oxygène dans une période financièrement plus difficile.
ÉTALER LE REMBOURSEMENT
Vous pouvez également étaler le remboursement. Comment cela fonctionne-t-il ?
« C’est simple : en étalant le remboursement du prêt sur une période plus longue, vos paiements seront moins élevés », dit John Fucale.
Pour choisir cette solution, sachez toutefois que vous devrez recommencer le processus de qualification et d’approbation, notamment le test de résistance (stress test). Ces démarches permettront à votre prêteur hypothécaire de s’assurer que vous serez en mesure d’effectuer vos remboursements.
Sachez toutefois qu’en rallongeant la période d’amortissement, vous devez vous attendre à payer un montant total d’intérêt plus élevé que si vous aviez conservé le terme initial. C’est logique, puisqu’il vous faudra payer votre prêt sur plusieurs mois supplémentaires.
Ainsi, en admettant que vous prolongiez votre amortissement à 25 ans, le coût total de votre hypothèque vous reviendra à 673 548 $ et à 743 112 $ si vous l’avez étiré sur 30 ans. Ces scénarios supposent néanmoins que le taux des prochains termes demeure à 5,14 %, ce qu’il n’est pas possible de prévoir. Avec le scénario initial, le coût total serait de 607 477 $. Plusch er ? Certes. « Mais gardez en tête que prolonger l’amortissement vous permettra de dégager des liquidités pour boucler votre budget, et aussi le cas échéant, pour rembourser des dettes plus coûteuses, comme des soldes de cartes d ecr édit », fait valoir John Fucale.
Pour choisir cette solution, sachez que vous devrez recommencer le processus de qualification et d’approbation, notamment le test de résistance (stress test)