Le Journal de Montreal

Pas facile, la vie d’acheteur

Les prix des propriétés résidentie­lles a augmenté de 10 à 15 %, selon les marchés, au Québec, le mois dernier

- JULIEN MCEVOY ET GABRIEL CÔTÉ

Les Québécois qui rêvent d’être propriétai­res sont déjà confrontés à des taux d’intérêt dans le tapis et à de gros paiements hypothécai­res. Voilà maintenant que le prix des maisons gagne 15 %, ce qui complique la vie des premiers acheteurs.

« Un de mes clients a misé sur huit maisons avant de l’avoir », relate Stéphane Bruyère, courtier hypothécai­re dans le coin de Québec, où « tout le monde se bat pour les mêmes maisons entre 280 000 $ et 320 000 $ ».

Les moins chères sont la cible de 10-15 offres chaque fois, une surenchère qui rappelle la pandémie et son effet sur le marché. Le prix médian dans la Capitale-Nationale est de 360 000 $ pour une maison et de 268 000 $ pour un condo. À Montréal, c’est 550 000 $ pour l’unifamilia­le et

395 000 $ pour une copropriét­é.

L’engouement se reflète dans les ventes, en hausse de 30 % à Montréal et de 33 % à Québec en février.

« Le marché est moins sensible à la hausse des taux à Québec, car les paiements mensuels sont plus bas », observe Charles Brant, analyste étoile du marché québécois.

La surchauffe est à l’image de ce qui s’est passé à Granby, Saint-Hyacinthe et Drummondvi­lle, trois endroits où les prix ont déjà grimpé en flèche.

« C’était des marchés sous-évalués, comme Trois-Rivières l’est actuelleme­nt », indique celui qui travaille pour l’associatio­n des courtiers immobilier­s.

« Ce qui est le fun au Québec », dit-il, c’est que certains marchés sont encore abordables.

Alors que Montréal, les Laurentide­s et l’Outaouais sont hors de prix, il y a des opportunit­és intéressan­tes dans le Centredu-Québec, dans Chaudière-Appalaches ou au Saguenay.

ALLEZ OUSTE, LES PAUVRES

Quand le prix des maisons monte, de nouveaux Québécois deviennent incapables d’accéder à la propriété, rappelle Stéphane Bruyère.

Il donne l’exemple de deux jeunes adultes qui gagnent chacun 50 000 $. « Qu’est-ce que tu t’achètes avec 100 000 $ de revenus ? » demande-t-il.

Pas grand-chose, dans les faits, puisque les premiers acheteurs doivent se qualifier à 7 % d’intérêt pour l’hypothèque, même s’ils paieront 5 %.

« Ça enlève 15 % du pouvoir d’achat », résume celui dont c’est le métier de calculer ça.

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STÉPHANE BRUYÈRE Courtier hypothécai­re

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