Le Journal de Montreal

TÔT… MAIS PAS EXCEPTIONN­EL

Le Club de golf Internatio­nal 2000 est habitué à entamer sa saison avant l’arrivée officielle

- Du printemps

Au bout du téléphone, Stéphane Guay s’amuse à parler de l’ouverture « un peu » hâtive de son club de golf à Saint-Bernard-de-Lacolle, l’Internatio­nal 2000, dès le second jour de mars. Pour le copropriét­aire, ce n’est pas une situation si exceptionn­elle.

« Le 2 mars, c’est peut-être un peu plus tôt que notre habitude d’ouvrir aux alentours de la mi-mars », indique-t-il avec humour. Son parcours est ouvert depuis cette date tandis qu’un autre en Estrie, propriété de la famille Lisé-Coderre, le club de golf Granby St-Paul, accueille aussi les maniaques de la petite balle blanche.

« Tout le monde semble capoter, parce qu’on ouvre nos terrains, mais je ne suis pas du tout renversé », ajoute M. Guay qui accueiller­a plus de 350 golfeurs sur son complexe de 27 trous, aujourd’hui.

Fondé en 1995 et profitant d’une localisati­on géographiq­ue près de la frontière américaine, où la températur­e est plus clémente, le club de golf a forgé sa réputation d’ouvrir en premier au fil des années. Si bien, qu’en 2006, le club n’a jamais vraiment fermé ses portes.

« Nous avons accueilli des golfeurs sur les 12 mois de l’année. On n’avait pas reçu beaucoup de neige, on était alors restés ouverts jusqu’au 26 ou 27 décembre, raconte-t-il en remontant dans ses souvenirs. Quand la neige tombait, elle fondait et on rouvrait nos feuilles de départ. Ça, c’était exceptionn­el.

« Cette ouverture de la saison 2024 dès le début de mars, ce n’est pas si exceptionn­el en près de 30 ans d’histoire, ajoute-t-il en précisant qu’il avait ouvert son terrain en février lors de l’hiver 2016. Je crois par contre que cette année, c’est quand même tôt. »

DES LIGNES ROUGE ÉCARLATE

Dans le pavillon du club de Lacolle, les lignes ne dérougisse­nt pas depuis la mi-février. Cette semaine, une employée disait au représenta­nt du Journal que c’était « complèteme­nt fou ».

Des clients insistants et impatients de tapocher la balle ont tout de même exprimé leurs remarques alors que le club « tardait » à ouvrir malgré le temps plus doux sur le sud du Québec. Les appels provenaien­t de partout au Québec, du Saguenay à la Beauce, en passant par la capitale. Des clients appelaient même plusieurs fois par jour afin de savoir si la direction du club n’avait pas changé d’idée.

En fait, le club n’attendait que la bonne fenêtre météorolog­ique pour lancer les activités 2024. Dès la troisième semaine de février, l’équipe avait convenu du grand moment tant attendu pour assouvir les passionnés de la petite balle blanche.

« On a évalué le sol, le gel et les prévisions météo à plus long terme. Parce qu’on n’avait pas de neige à souffler, on pouvait ouvrir plus tôt que le 2 mars, mais des surfaces de quelques verts plus à l’ombre posaient problème. On a donc attendu un peu », explique M. Guay.

BROCHETTE IDENTIQUE

Il n’était pas question pour la famille Guay de retarder davantage le premier coup de départ. Les Guay estiment que les droits de jeu de cet afflux massif de golfeurs en mars et très tôt en début de saison permettent de couvrir près de 20 % de leur budget annuel.

« Ce n’est pas négligeabl­e. C’est notre gagne-pain. Une ouverture plus tôt nous donne un bon coup de main pour passer à travers la saison. Et avec les conditions météo durant l’été, on ne sait jamais », dit celui qui est copropriét­aire avec son frère Hugo.

« Le business, c’est de se démarquer des autres, renchérit-il. On est chanceux, car dame Nature nous donne un bon coup de main. »

Peu importe, la loi de l’offre et la demande, la direction n’a pas modifié sa brochette tarifaire, qui reste la même depuis trois ans malgré l’explosion des coûts d’entretien et de la main-d’oeuvre.

« On pourrait le faire en doublant les prix et je sais que notre terrain serait plein,

mais je n’ai aucune volonté et [aucun] intérêt à le faire. Il faut être honnête et offrir les bons prix pour nos fidèles clients. C’est dans notre ADN. »

PEU DE CONSÉQUENC­ES

Selon lui, les conséquenc­es d’ouvrir les allées et les verts en mars ne sont pas si graves, à l’inverse de ce que prétendent certains experts.

Les voiturette­s restent toujours remisées pour éviter les lourds dommages sur les sols imbibés d’eau.

« Contrairem­ent à l’automne où le jeu sur un gazon gelé l’endommage, car la plante est vivante et en croissance, le gazon est encore en dormance à la fin de l’hiver. Les dommages sont limités et il peut vite récupérer vite par la suite. Avec un sol adéquat, c’est incroyable ce que cette plante peut faire », indique celui dont les parcours sont construits sur les terres familiales depuis des génération­s.

« Nos ouvertures hâtives nous ont très souvent amené des saisons estivales durant lesquelles on a profité des plus belles conditions de parcours », a-t-il ajouté.

Si c’est cette tendance se maintient avec cette ouverture par un splendide 2 mars, les trois parcours de l’Internatio­nal 2000 seront magnifique­s en juillet.

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PHOTO FOURNIE PAR LE CLUB DE GOLF INTERNATIO­NAL 2000 Ouvert depuis le 2 mars, le Club de golf Internatio­nal 2000 accueiller­a plus de 350 golfeurs sur son complexe de 27 trous aujourd’hui.
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