Le Journal de Montreal

« Un complément à Hockey Québec »

- KEVIN DUBÉ

Mathieu Thibodeau estime que Hockey Québec fait fausse route en affirmant que le hockey privé est un frein au développem­ent du hockey dans la province et estime qu’il ne fait que répondre à un besoin créé par un manque de vision de la fédération.

Thibodeau évolue dans le monde du hockey privé depuis 15 ans. Il vient d’ailleurs tout juste de vendre son entreprise, Centre Excellence Hockey (CEH), bien établie à Québec.

CEH offre des cours particulie­rs, comme plusieurs écoles de hockey dans la province, mais chapeaute aussi la section Québec de la Ligue H-Plus, un circuit privé qui offre aux joueurs d’âge novice (7-8 ans) de jouer des matchs sur pleine glace, contrairem­ent aux recommanda­tions de Hockey Québec qui a instauré la demi-glace pour les jeunes de cet âge depuis 2019 (voir autre texte).

Ce dernier reconnaît que le hockey dit privé est une entreprise, mais qu’elle n’existerait pas si les besoins auxquels ils répondent l’étaient en empruntant la voie de Hockey Québec.

« Si on ferme les écoles privées et les cliniques privées, les systèmes d’éducation et de santé vont devenir plus efficaces ? [...] Hockey Québec veut l’exclusivit­é du joueur de hockey, être le seul à entraîner nos jeunes. Un monopole ne met pas le client en avant », juge-t-il.

Un autre intervenan­t oeuvrant dans le hockey privé, mais qui a préféré qu’on ne dévoile pas son identité, déplore que certaines associatio­ns de hockey mineures menacent de ne pas inviter certains jeunes à des camps d’entraîneme­nt des classes élites s’ils font appel au privé.

« Tout le monde fait ses affaires de son bord. Je pense qu’on gagnerait pas mal plus à se parler qu’à se faire compétitio­n. »

D’ACCORD AVEC LA DEMI-GLACE

S’il permet à des jeunes de sept et huit ans de jouer sur une pleine glace, ce n’est pas parce qu’il n’est pas d’accord avec ce que recommande Hockey Québec.

« Tu ne m’entendras jamais dire que ce que recommande Hockey Québec n’est pas bon. Chez les moins de huit ans, le calibre des joueurs n’est pas homogène. Il y a des petits gars qui marquent 20 buts par match. Ce qu’on fait, donc, c’est qu’on réunit les meilleurs ensemble sur la pleine glace. »

Ce dernier ne prétend pas avoir la science infuse, même que la très grande majorité de sa clientèle se prévaut des services du privé tout en demeurant actifs au hockey civil, régi par Hockey Québec.

« À la base, je pense qu’on est un complément à Hockey Québec », estime-t-il.

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