ALLEN PASSE AUX DEVILS
Le gardien est transigé en retour d’un choix conditionnel de troisième ronde en 2025
Il aura fallu cinq mois et 63 matchs, mais Kent Hughes est finalement parvenu à mettre un terme au ménage à trois devant le filet de son équipe. C’est son homologue des Devils, Tom Fitzgerald, qui a levé la main pour faire l’acquisition de Jake Allen.
En retour du gardien de 33 ans, les Devils ont donné un choix conditionnel de troisième tour en 2025 au Tricolore. Si Allen dispute au moins 40 matchs au cours de la saison 2024-2025 et que les Devils se qualifient pour les séries éliminatoires, ce choix en deviendra un de deuxième tour.
Pour que le marché soit conclu, Hughes a dû accepter de retenir 50 % du salaire d’Allen. On parle de 1,925 M$ pour la prochaine campagne.
C’est donc la fin d’un long feuilleton. Fin que l’on n’attendait plus en raison des déboires qu’a connus le gardien originaire de Fredericton cet hiver.
« La réputation de Jake dans la LNH est pas mal établie », a soutenu le directeur général, n’adhérant pas à la théorie que ces difficultés ont compliqué sa tâche. « Au cours de la saison, plusieurs gardiens ont été disponibles. »
« Pourtant, les équipes qui avaient besoin d’un gardien ont attendu, a-t-il ajouté, soutenant que le téléphone n’a commencé à sonner que cette semaine pour Allen. Pendant une bonne partie de l’année, tout le monde a cru qu’Edmonton et Caroline feraient quelque chose. Mais, ils n’ont rien fait. »
D’ailleurs, le plan n’a pas toujours été d’échanger Allen. C’est la tenue de Primeau qui a convaincu l’état-major du Tricolore que c’était la décision à prendre pour mettre fin à l’existence de ce trio.
« Ç’aurait pu être Sam [Montembeault], si on n’avait pas réussi à le signer, a expliqué Hughes. Et avec Cayden qui joue bien et la reconstruction de notre équipe, l’idéal, c’était d’échanger Jake. »
SOUHAITS DE BONHEUR
Acquis en septembre 2020, dans une transaction avec les Blues, Allen a disputé 127 matchs dans l’uniforme du Canadien, présentant un dossier de 41 gains contre 68 revers et 15 autres en tirs de barrage.
C’est en sa qualité d’auxiliaire à Carey Price, à sa première saison à Montréal, qu’il a connu ses meilleurs moments.
« J’ai adoré jouer avec Price, même si ce fut bref. Et bien sûr, il y a les séries [et la présence en finale] en 2021, a indiqué Allen, sur les ondes de TVA Sports. Je souhaite réellement que ce groupe de joueurs puisse un jour soulever la coupe Stanley au Centre Bell. J’aimerais pouvoir regarder en arrière et dire que j’ai contribué un petit peu à ça. »
TOUT À SON HONNEUR
Aider l’équipe à progresser tout en sachant qu’il ne serait pas là pour profiter des bénéfices a toujours été au centre des préoccupations d’Allen depuis que la nouvelle direction de l’équipe s’est lancée dans une période de reconstruction. Ce qui est tout à l’honneur du vétéran. « Il a été un véritable professionnel durant tout son passage avec nous. Il n’était pas centré sur lui-même. Il nous a aidés à mettre les balises pour que l’équipe s’en aille dans la bonne direction, a indiqué
Hughes. Je ne peux dire assez de bien de lui. Il va nous manquer. »
UN MAL POUR UN BIEN
Aux collègues de TVA Sports, l’homme masqué a tout de même reconnu que la vie à trois gardiens n’avait pas toujours été évidente.
« J’ai appris que j’étais patient, a-t-il lancé. Ce n’était pas facile, mais nous étions tous dans la même situation. Ce n’était pas une décision sur laquelle nous avions un pouvoir. Il fallait s’assurer d’être prêt lorsque notre nom était appelé. Sam a vraiment une bonne saison et il mérite de jouer plus, selon moi. »
Non, la situation n’était pas idéale. Mais, à l’image de Martin St-Louis, Hughes aime bien noter les aspects positifs d’une situation en apparence négative.
« À certains égards, ça nous a probablement aidés. Elle a permis à Cayden [Primeau] de fait son entrée lentement au lieu d’être projeté sous les feux de la rampe, a analysé Hughes. En raison de ses qualités de modèle et des leçons qu’il a pu passer à nos deux jeunes gardiens, on est chanceux de l’avoir eu jusqu’à la date limite des transactions.»
La balle est dans le camp des deux jeunes gardiens. Désormais, le filet leur appartient.