Le Journal de Montreal

Le dentifrice gratuit ! Et les couches !

- richard.martineau@quebecorme­dia.com

Comme vous l’avez lu, Québec solidaire voudrait que l’État paie pour ce qu’on appelle les « produits menstruels ».

Les tampons, les serviettes et, j’imagine, les Diva Cups que les écolos utilisent pour recueillir (plutôt que d’absorber) le sang menstruel.

Ces produits pourraient être disponible­s dans les mairies, les bibliothèq­ues, les écoles, etc.

ET LES COUCHES ?

Je comprends l’idée : les femmes ont des dépenses que les hommes n’ont pas, et cela crée des inégalités entre les sexes.

(Désolé d’utiliser le mot « femme » plutôt que l’expression «individu avec un utérus » – je suis né en 1961, à l’époque où le sexe n’était pas encore un kit qu’on pouvait assembler selon nos désirs et nos humeurs, et j’ai gardé cette mauvaise habitude d’associer les pénis aux hommes et les vagins aux femmes. Oui, je sais, c’est fou, mais c’est comme ça que nos pères et nos mères nous élevaient à l’époque. Oups, désolé : nos parents 1 et nos parents 2…)

Mais au risque de me faire des ennemies, je tente une réflexion audacieuse…

Certains couples décident d’avoir des enfants. Ces enfants doivent porter des couches. Et ça coûte cher, des couches.

L’État devrait-il distribuer des couches gratuites à tous les parents du Québec sous prétexte qu’ils ont des dépenses que les Québécois sans enfants n’ont pas ?

Tant qu’à viser l’égalité entre les Québécois, allons-y !

Les parents font d’énormes sacrifices pour élever des citoyens qui, plus tard, travailler­ont et paieront des taxes et des impôts.

L’État ne devrait-il pas aider ces familles en leur procurant des couches gratuites ?

Et que dire des proches aidants qui prennent soin de gens souffrant d’incontinen­ce et qui ont besoin de couches pour adultes ?

DES BESOINS ILLIMITÉS

Quand on dit « produits menstruels gratuits », vous comprendre­z que c’est une vue de l’esprit.

Car il n’y a rien de gratuit. Rien.

L’éducation n’est pas gratuite. On paie ces services avec nos taxes et nos impôts.

Idem pour les soins de santé, les routes, les émissions de télé, alouette.

Et on paie tout ça avec quoi ? Avec le budget de l’État qui est engraissé à même vos poches.

Tout comme les seuils d’immigratio­n doivent tenir compte de notre capacité d’accueil, les dépenses de l’État doivent tenir compte de notre capacité de payer.

L’argent ne pousse pas dans les arbres. Et il y a un maximum d’orifices qu’on peut percer dans un contribuab­le afin d’y insérer un tuyau et pomper son fric.

Les besoins, au Québec, sont criants. Pour ne pas dire illimités.

Or, notre capacité de payer, elle, est limitée.

Alors il faut établir une liste de priorités.

Qu’est-ce qui est le plus urgent ?

ET NOUS ?

Dans un monde idéal, l’État paierait pour tout.

Et ça ne nous coûterait pas un sou. Malheureus­ement, ce monde n’existe pas.

Aujourd’hui, le gouverneme­nt du Québec présentera son budget. Qu’est-ce qu’on va entendre, trois secondes après la fin du discours du ministre Girard ?

Les lamentatio­ns de centaines de groupes qui vont dire : « Et nous ? On n’a rien reçu, nous ! »

C’est comme ça à chaque budget. On veut plus de services. Mais on veut payer moins d’impôts.

Même Jésus ne serait pas capable d’accomplir ce miracle…

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L’État devrait payer les tampons ? Pourquoi pas les couches ?

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