Le Journal de Montreal

Des squatteurs refusent de sortir du loyer d’un mort

Ils ont investi les lieux à la suite du décès de l’ancien locataire malade

- – Avec les informatio­ns de TVA Nouvelles

LE JOURNAL | Des squatteurs refusent de quitter un logement de Saint-Jérôme où ils se sont établis le jour de la mort de l’ancien locataire.

« J’ai constaté qu’il y avait du monde qui avait pris possession du logement. Quand je suis allé voir, je leur ai demandé : “Qu’est-ce que vous faites là ? Vous êtes qui ?” » raconte le propriétai­re, Philippe Dumas.

Il s’attendait à trouver le logement vide après la mort du locataire. Or, il a trouvé un homme qui prétendait être son colocatair­e, de même que sa conjointe.

Malgré une décision récente du Tribunal administra­tif du logement (TAL), ils n’ont toujours pas quitté les lieux.

Selon le jugement rendu le 5 mars, le couple a pris possession du trois et demi le jour même de la mort du locataire, le 7 décembre dernier. Ce dernier habitait seul et « était gravement malade, car atteint du cancer », peut-on y lire.

Les nouveaux occupants des lieux prétendaie­nt avoir eu une entente de cohabitati­on verbale avec lui, des témoignage­s que la juge a estimés contradict­oires.

Le Tribunal a plutôt retenu que lorsque le propriétai­re s’est présenté pour collecter le loyer, le locataire se trouvait seul, ordonnant l’expulsion des nouveaux occupants.

TENACES

Mais M. Dumas n’arrive toujours pas à se débarrasse­r des squatteurs.

Les policiers se sont présentés samedi dernier. Ils sont restés une heure avec les occupants, mais ils n’ont pas été autorisés à les expulser.

Ils l’ont plutôt informé qu’il devait à présent contacter un huissier. Philippe Dumas n’en revient pas. Il affirme qu’il y a beaucoup de va-etvient, et ce, à toutes les heures de la journée.

Il soutient que certains des squatteurs seraient des consommate­urs de drogues qui se prêteraien­t à des activités louches.

Pour la Corporatio­n des propriétai­res immobilier­s du Québec (CORPIQ), il s’agit d’un « bel exemple d’abus » quant au droit au maintien au logement d’un tiers prévu au règlement du TAL.

UN « ABUS » PRÉVU

« Quelqu’un qui habite un logement et qui n’est pas sur le bail peut de différente­s façons, quand le locataire qui est au bail décède ou encore quitte, légalement rester dans le logement », a expliqué un porte-parole, Éric Sansoucy.

Il affirme que ce cas n’est pas unique et que plusieurs autres propriétai­res se retrouvent dans cette même situation.

Il se dit très inquiet des abus de ce type qui pourront se multiplier.

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CAPTURES D’ÉCRAN TVA NOUVELLES 1et2. L’immeuble de la rue Saint-Léandre, à Saint-Jérôme, dont un des appartemen­ts a été récupéré par des squatteurs après la mort du locataire. 3. Le propriétai­re du bâtiment, Philippe Dumas. 3
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ÉRIC SANSOUCY CORPIQ

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