Le Journal de Montreal

Vladimir Poutine mise sur la défaite de Joe Biden

L’élection russe aura lieu huit mois avant la présidenti­elle américaine

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AFP | Le président russe, Vladimir Poutine, ne doute pas qu’il remportera un nouveau mandat. L’élection qui le laisse dans l’expectativ­e et qui pourrait davantage influer sur sa politique aura lieu huit mois plus tard aux États-Unis.

Publiqueme­nt, M. Poutine a déclaré qu’il préférait le président Joe Biden à son prédécesse­ur et aspirant successeur Donald Trump. Mais les observateu­rs interprète­nt cette déclaratio­n comme signifiant exactement le contraire, l’ancien homme fort du KGB espérant que cette notoriété donnera un coup de pouce au magnat républicai­n.

Donald Trump a exprimé son admiration pour M. Poutine, s’est déchaîné contre l’OTAN et s’est vanté de mettre fin en un jour à la guerre en Ukraine.

Et les partisans de Donald Trump au Congrès, invoquant un différend sans rapport sur l’immigratio­n, bloquent l’adoption d’une aide militaire d’environ 60 milliards de dollars pour l’Ukraine, dont les troupes manquent de munitions sur le champ de bataille.

ACCORD À BAS PRIX

Dans son discours annuel sur l’état de l’Union, jeudi, M. Biden a critiqué M. Trump pour avoir dit qu’il encourager­ait M. Poutine à « faire ce qu’il veut » si un pays membre de l’OTAN ne respectait pas ses engagement­s financiers envers l’alliance dominée par les États-Unis.

« Mon message au président Poutine, que je connais depuis longtemps, est simple : nous ne laisserons pas tomber. Nous ne plierons pas. Je ne plierai pas », a-t-il martelé.

Pour Leon Aron, chercheur à l’American Enterprise Institute, Vladimir Poutine attend l’élection américaine avant d’envisager tout changement significat­if, sur le plan militaire ou diplomatiq­ue, en Ukraine.

« Je ne m’attends pas à ce que les Russes tentent une offensive majeure en Ukraine qui leur coûterait plusieurs centaines de milliers d’hommes. La raison en est que

Poutine attend d’obtenir un bon accord à bas prix », dit-il.

Selon lui, M. Trump pourrait bloquer, s’il était réélu, l’envoi d’armes à Kyïv et « le seul point d’interrogat­ion serait alors de savoir à quel point l’Europe serait poussée » à renforcer son soutien à l’Ukraine.

« PAS UN SOU »

Par ailleurs, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, de retour des États-Unis, a affirmé hier que Donald Trump lui avait assuré qu’il « ne donnerait pas un sou » à l’Ukraine – une déclaratio­n que l’équipe de l’ex-président n’a pas commentée.

M. Orban a rencontré vendredi le candidat républicai­n dans son fief de Floride.

« Il a une vision très claire, avec laquelle il est difficile de ne pas être d’accord. Il dit ceci : tout d’abord, il ne donnera pas un sou dans la guerre entre l’Ukraine et la Russie » s’il retourne à la Maison-Blanche, a dit le responsabl­e nationalis­te dimanche soir sur la chaîne publique M1.

« Si les Américains ne versent pas d’argent, les Européens ne pourront pas financer seuls cette guerre. Et donc la guerre sera terminée », car « il est évident que l’Ukraine ne peut pas s’en sortir par ses propres moyens », a-t-il ajouté.

Le milliardai­re a « des plans assez détaillés sur la manière » de ramener la paix, selon Viktor Orban, qui s’est refusé à en dévoiler davantage.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Le président russe, Vladimir Poutine, en février dernier.

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