Réunis d’urgence pour trouver une solution politique à la crise
AFP | Les pays des Caraïbes se sont réunis d’urgence hier en Jamaïque avec des représentants de l’ONU et de plusieurs pays, dont le Canada et les États-Unis, pour tenter d’avancer sur une solution en Haïti, en proie à la violence des gangs et à une crise de gouvernance.
« Il est clair qu’Haïti est à un point de bascule », a affirmé le premier ministre jamaïcain Andrew Holness, alors que des cadavres sont visibles dans les rues de la capitale haïtienne, Port-au-Prince.
Le président du Guyana et actuel président de Communauté des Caraïbes, Mohamed Irfaan Ali, s’est lui dit « optimiste » après la réunion sur la possibilité d’atteindre une solution politique.
Sans président ni parlement, Haïti n’a connu aucune élection depuis 2016. Le premier ministre haïtien, Ariel Henry, aurait dû quitter ses fonctions début février.
M. Henry a signé début mars un accord à Nairobi pour permettre l’envoi de policiers kényans en Haïti et cherche depuis à regagner Haïti. Il se trouve toujours à Porto Rico, a dit hier un responsable américain.
« ACTION URGENTE »
Plusieurs diplomates ont affirmé que la réunion avait pour but de formaliser une proposition à Ariel Henry, afin qu’il cède le pouvoir à un conseil de transition.
Hier, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé tous les acteurs politiques haïtiens à des « négociations sérieuses » pour « rétablir les institutions démocratiques » du pays.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a annoncé après la réunion en Jamaïque que les États-Unis fourniraient 133 millions $ supplémentaires pour résoudre la crise, dont 100 millions $ à la force multinationale devant être envoyée en Haïti, et 33 millions $ d’aide humanitaire.
« Nous savons qu’une action urgente est nécessaire », a déclaré Antony Blinken.
Présent virtuellement lors des discussions, le premier ministre Justin Trudeau avait offert peu avant quelque 91 millions $.
Port-au-Prince continue à s’enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclament la démission d’Ariel Henry. La capitale est le théâtre d’affrontements entre policiers et bandes armées, qui s’en prennent à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons.