Message à ceux qui rêvent à une troisième guerre mondiale
Les élections européennes auront lieu le 9 juin. Dans ce contexte, il faut s’intéresser à ce que disent les partis politiques français. L’un d’entre eux, Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, a choisi comme tête de liste Valérie Hayer.
Dans son discours de lancement de campagne, elle a affirmé que notre monde était en 1938.
C’est-à-dire qu’il était à la veille d’une prochaine guerre mondiale.
1938
Et elle a accusé ceux qui ne voient pas le monde comme elle d’être munichois, prêts à se coucher devant Poutine comme d’autres hier se sont couchés devant Hitler, au moment des accords de Munich, en 1938.
Poutine est assurément un autocrate qui souhaite reconstituer l’empire russe par la force.
Mais cela ne nous autorise pas à l’assimiler à Hitler, qui a oeuvré à l’extermination industrielle du peuple juif.
Qui refuse cette distinction témoigne de son incapacité à comprendre les temps présents. La Russie de Poutine est un danger, mais pas un danger de même nature que le IIIe Reich.
Cette rhétorique témoigne d’une fascination morbide pour la possibilité d’une troisième guerre mondiale.
Loin de vouloir éviter l’extension continentale de la guerre en Ukraine, ils rêvent à une forme d’escalade, permettant d’engager une croisade démocratique contre Vladimir Poutine, de faire tomber son régime, d’en implanter un nouveau, pour permettre au monde de renouer avec le fantasme d’une paix universelle.
NUCLÉAIRE
Le soutien à l’Ukraine est justifié. Nul besoin de le confondre avec une forme d’empressement dans un suicide collectif.
On verra dans ce discours une fuite en avant : les élites occidentales, déstabilisées par une révolte populiste de plus en plus vive, ont la tentation de la guerre extérieure pour ressouder nos sociétés de l’intérieur. Ce sont des apprentis sorciers, des va-t-en-guerre qui ne savent pas qu’on ne joue pas aux allumettes à l’heure du feu nucléaire.