L’appli québécoise FoodHero à l’assaut du Canada anglais
La PME veut aller chercher 100 000 clients d’ici un an dans le « reste du Canada »
Pas de discrimination dans le monde des rabais. Les Québécois ont économisé 75 millions de dollars à l’épicerie depuis 2019 grâce à une application d’ici qui sera offerte dès le printemps à tous les Canadiens anglais.
« On va doubler de taille », se réjouit Jonathan Defoy, patron de FoodHero. Ce gars de Québec de 47 ans a créé un système d’enchères inversées utilisé pour liquider les invendus des épiceries.
Plus de 100 000 Québécois se rendent régulièrement sur son appli pour acheter de la bouffe congelée qui allait être jetée. Moins le produit se vend, plus le rabais augmente : il va de 30 % à 60 %.
« On fait économiser. On réduit le gaspillage. On augmente même les dons aux banques alimentaires, grâce à la congélation », dit ce Gaulois qui part à l’assaut du ROC (reste du Canada).
IL VISE 500 MAGASINS DANS LE ROC
Le premier objectif du général Defoy est de déployer FoodHero dans 500 magasins du ROC. L’appli est déjà dans 477 Metro, IGA, Tradition, Bonichoix et Rachelle Béry au Québec.
« Faire épargner 35-40 $ par semaine au monde, c’est un bon argument à Vancouver et à Saskatoon autant qu’à Québec », dit l’entrepreneur au sujet de son expansion canadienne, prévue dans les neuf provinces.
Les applis anti-gaspillage sont un outil de plus pour les consommateurs en guerre contre la flambée des prix à l’épicerie.
JOUEUR DOMINANT AU QUÉBEC
FoodHero domine la concurrence, même si Provigo et Maxi n’en font pas partie.
Les deux enseignes liquident leurs invendus sur Flashfood, une appli conçue en 2019 par leur propriétaire, l’ontarienne Loblaw. Elle compte 43 000 clients réguliers au Québec et se targue de leur avoir fait économiser 46,7 M$ depuis le début.
Le troisième acteur au Québec est Too Good To Go, une boîte française à l’origine des applis anti-gaspillage depuis 2016. On n’y trouve pas de rabais de 60 % sur des saucisses ou sur un filet de saumon, mais des paquets surprises de restaurants.
« On a une meilleure offre que la compétition », ne peut s’empêcher de glisser le fondateur de FoodHero.
Jonathan Defoy se donne un an pour aller chercher 100 000 nouveaux clients réguliers dans le ROC. Les conditions gagnantes sont réunies, en quelque sorte.
« On en a fait, du chemin, depuis 2019 », dit l’entrepreneur, persuadé que sa relation avec les 477 marchands d’ici va l’aider à maintenir sa domination là-bas, dans le ROC.
Il n’avait qu’une idée et deux employés, en 2018. C’est avec une armée de 30 personnes que le général va partir à la conquête du Canada, ce printemps.
« On est content d’aider les Canadiens à économiser, ils le méritent eux aussi », rigole celui qui n’a jamais fait de ronde de financement et qui possède FoodHero avec deux partenaires. Game on.
« FAIRE ÉPARGNER 35-40 $ PAR SEMAINE AU MONDE, C’EST UN BON ARGUMENT À VANCOUVER ET À SASKATOON AUTANT QU’À QUÉBEC. »
– Jonathan Defoy, grand patron de Food Hero