Crosby a son sort entre les mains
C’est le sujet de l’heure dans la Ligue nationale de hockey. Tout le monde s’interroge sur l’avenir de Sidney Crosby à Pittsburgh. Évidemment, on ne remet pas en question ses capacités de poursuivre sa carrière. À 36 ans, il est encore animé d’une belle énergie et d’une grande passion pour son sport.
Ce sont plutôt les Penguins qui montrent des signes de ralentissement. L’équipe se dirige vers une deuxième exclusion consécutive des séries. Depuis sa dernière conquête de la coupe Stanley, en 2017, elle n’est pas allée plus loin qu’au deuxième tour dans les séries. Elle a été éliminée trois fois au premier tour et a baissé pavillon devant le Canadien en ronde de qualification dans le cadre du tournoi de la COVID, en 2020.
Cinq ans à faire du surplace puis deux ans à régresser. Comme le faisait le Canadien jusqu’à ce qu’il décide de recommencer à neuf.
Les Penguins en arriveront-ils là ? C’est une décision qui demande du cran. Mais le constat parle de luimême. Le fameux triumvirat Crosby-Letang-Malkin n’a plus la même force de frappe. L’addition d’Erik Karlsson n’a rien changé.
Des joueurs comme Rickard Rakell, Reilly Smith, Michael Bunting, acquis des Hurricanes de la Caroline en retour de Jake Guentzel la semaine dernière, Ryan Graves et Erik Pettersson gagnent trop d’argent pour ce qu’ils rapportent.
La déception est grande à Pittsburgh. La colère commence à monter dans les médias de la ville.
SAUVEUR COMME MARIO
Quant à lui, Crosby est frustré. Plusieurs pensent que Crosby mériterait d’aller terminer sa carrière sous d’autres cieux considérant tout ce qu’il a fait pour les Penguins. Crosby est le joueur qui a permis à la concession d’emménager dans un nouvel amphithéâtre cinq ans après ses débuts avec elle.
Sans ce nouvel édifice, les Penguins auraient déménagé. La ville de Kansas City les attendait à bras ouverts.
À vrai dire, Crosby a exercé sur les Penguins un impact semblable à celui de Mario Lemieux, qui les a sauvés deux fois. En premier lieu à son arrivée alors que les foules étaient clairsemées au Civic Arena. Puis après avoir sorti les Pens de la banqueroute avec son partenaire financier Ron Burkle.
Comme Mario, Crosby est reconnu pour sa loyauté envers les Penguins.
On le voit difficilement divorcer de l’organisation pour laquelle il se donne corps et âme depuis 19 ans.
Mais il veut aussi gagner et ce n’est pas à Pittsburgh qu’il peut espérer remettre la main sur la coupe Stanley au cours des prochaines années.
SI LE CH L’AVAIT REPÊCHÉ...
Son statut lui donne le droit de décider de son avenir. Ou bien il reste ou bien il déménage pour aider une autre équipe à remporter les grands honneurs.
Laquelle ?
Les choix ne manquent jamais pour un joueur de cette catégorie. Même s’il aura 37 ans au mois d’août, il possède ce qu’il faut pour prolonger sa carrière jusqu’à 40 ans.
Oui, ça coûterait cher. Crosby négocierait actuellement une prolongation de contrat de trois ans qui lui rapporterait entre 10 et 10,5 millions annuellement.
Quand je pense à lui, je ne peux m’empêcher de me demander quel effet il aurait sur le Canadien si le CH avait remporté le premier choix à la loterie de 2005. L’encan était ouvert à toutes les équipes, cette année-là, puisqu’un lock-out avait causé l’annulation entière de la saison 2004-2005.
Le Canadien était passé proche en héritant du cinquième choix. Il avait porté son choix sur Carey Price.
Sans rien enlever à ce dernier, le Tricolore aurait peut-être évité d’avoir à passer par une reconstruction avec Crosby dans ses rangs.