L’opposition demande plus de transparence
L’opposition officielle demande au gouvernement d’exiger davantage de transparence à Investissement Québec (IQ), qui cache les noms des restaurants et des fournisseurs où ses employés consomment avec une carte de crédit corporative.
Dans une réponse à une demande d’accès à l’information faite par notre Bureau d’enquête, IQ a caviardé l’ensemble des noms des fournisseurs où ses employés ont effectué des achats au cours des trois dernières années.
Sur les copies des relevés de cartes de crédit appartenant à IQ obtenues par Le Journal, impossible de savoir où les employés de la société d’État ont dépensé l’argent des contribuables. Seuls le type de dépenses (taxi, stationnement ou repas, par exemple) et les dates des transactions sont visibles.
« C’est une société d’État, moi, je m’attends à ce que le gouvernement dise à Investissement Québec : “ce sont des fonds publics, vous devez donner l’information” », a réagi le chef libéral par intérim, Marc Tanguay. Le député de LaFontaine n’avale pas non plus le prétexte donné par la responsable de l’accès à l’information d’IQ pour justifier ce caviardage extrême, soit qu’il faudrait protéger des renseignements personnels.
« C’EST DE L’ARGENT PUBLIC ! »
« On ne parle pas d’avoir le nom de l’employé [mais] le nom du fournisseur », rappelle M. Tanguay. « Ça prend de la transparence, c’est de l’argent public », insiste le chef de l’opposition officielle
M. Tanguay a également été étonné d’apprendre qu’en 2023 seulement, les employés d’IQ se sont fait facturer sur les cartes de crédit de la société d’État un total de 361 000 $ en repas d’affaires et de 645 000 $ en billets d’avion.
« Ça voyage ! Ils ont-tu une agence de voyages ? Et 10 000 $ en cadeaux de reconnaissance… Sûrement pour une personne qui le méritait. J’espère qu’elle a eu du plaisir à le déballer ! Mais là, on aimerait ça, nous autres, déballer plus de détails », a illustré M. Tanguay.
Pour le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, il s’agit d’un autre exemple du « problème de transparence » observé dans tout l’appareil gouvernemental québécois.