Le Journal de Montreal

Les doléances légitimes du contribuab­le en colère contre le braquage fiscal

On parlera beaucoup, ces prochains jours, du budget du gouverneme­nt du Québec.

- Mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com

Il ne peut en être autrement : nous aurons encore une fois devant nous le spectacle d’un État qui prétend organiser la société dans ses moindres racoins et qui s’est substitué, au fil des décennies, à la société civile et aux exigences autrefois valorisées de la responsabi­lité individuel­le.

C’est ce qu’on appelle l’État-providence, ou encore la social-démocratie, qui lui sert de socle doctrinal.

Il repose sur une confiance absolue en l’appareil public et ses experts, qui sont censés planifier la vie collective, en multiplian­t les règlements, les lois, les programmes, les subvention­s.

TAXES

Plusieurs y voient une géniale invention occidental­e : à travers lui, nos sociétés seraient devenues plus justes, mais aussi plus libres. On ne saurait balayer du revers de la main cette affirmatio­n : une société civilisée doit assurer à ses membres un véritable accès aux services sociaux de base, comme l’éducation.

Elle doit s’assurer de ne laisser personne de côté, tout en sachant qu’elle n’y parviendra jamais totalement : la société ne peut pas toujours sauver l’individu de ses échecs et des conséquenc­es de cet échec.

Et on ne saurait faire de chaque échec le résultat d’une exclusion dont l’individu aurait été victime.

Cela dit, et j’y reviens, car l’essentiel est là : au Québec comme partout ailleurs, on connaît aussi l’envers de l’État-providence ; je parle d’un appareil public atteint d’obésité bureaucrat­ique morbide et qui n’est pas à la veille d’en guérir.

L’explicatio­n est plutôt simple : toute organisati­on, qu’elle soit privée ou publique, a tendance à vouloir croître et ne cesse de trouver des raisons pour justifier cette croissance.

Quand on parle du financemen­t du système d’éducation comme du système de santé, au Québec, on parle beaucoup, et peut-être même surtout, de la bureaucrat­ie de l’éducation et de la bureaucrat­ie de la santé.

Et pour cela, elle doit ponctionne­r des ressources toujours plus grandes chez le commun des mortels à coup de taxes et d’impôts qui l’étouffent et qui relèvent, pour peu qu’on ose dire les choses clairement, du braquage fiscal.

Le contribuab­le ordinaire le constate : plus il travaille, pour améliorer sa situation, et celle de sa famille, et plus on confisquer­a ses avoirs.

Mais s’il trouve le moyen de s’en plaindre, on le culpabilis­era, on l’accusera d’égoïsme, et d’être étranger au bien commun.

Comme si ce dernier se réduisait au système technocrat­ique qui prétend en assurer la défense en plus d’en avoir la définition exclusive.

Le contribuab­le ordinaire le constate : plus il travaille, pour améliorer sa situation, et celle de sa famille, et plus on confisquer­a ses avoirs.

ÉGOÏSME ?

On ajoute que les groupes qui vivent de subvention­s se sont multipliés à travers le temps : ils prétendent souvent défendre des droits alors qu’en fait et exercent une pression constante pour que l’État étende ses fonctions.

C’est la société de l’assistanat rentable pour les militants organisés.

Devant tout cela, j’y reviens, le contribuab­le en colère n’en peut plus. Mais on ne l’écoute pas. On le regarde avec mépris.

Il voudrait conserver davantage de ce qu’il gagne : quel ringard ! Qu’il se taise !

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