AURÉLIE POIRÉ
Suivant les traces de son frère aîné, Aurélie Poiré a commencé à pratiquer le taekwondo à l’âge de 6 ans. Un an plus tard, la jeune fille faisait ses débuts en compétition et c’est à ce moment qu’elle tomba littéralement amoureuse de ce sport, enivrée par la sensation d’accomplissement et de dépassement qui l’envahissait à chaque combat ! Devenue ceinture noire à 14 ans, Aurélie a ensuite intégré l’équipe d’élite et le circuit international à l’aube de ses 16 ans. En 2022, l’athlète et étudiante en kinésiologie décrochait sa toute première médaille d’or au niveau international, un résultat qui lui a permis d’atteindre le top 50 mondial !
Luc Weil-Brenner
Collaboration spéciale
Quels sont tes prochains objectifs sportifs ?
Ma première place au Pan Am Série 1 au Texas m’a permis de me classer au sein de l’équipe qui représentera le Canada au championnat Pan Am au Brésil, en mai prochain. Je souhaiterais évidemment y obtenir une médaille. À court terme, j’aimerais aussi gagner les prochains championnats nationaux ainsi qu’une médaille à mes compétitions internationales afin de me qualifier pour le circuit des Grands Prix. J’espère ensuite réussir à me classer pour les championnats du monde qui auront lieu en 2025 et me hisser dans le top 20 international.
À plus long terme, mon objectif principal demeure de participer aux Jeux olympiques en 2028.
Jusqu’à ce jour, quel a été ton plus grand défi sur le plan sportif ?
La pandémie a été une grande épreuve, autant au niveau de la motivation que des questionnements qu’elle a apportés. Lorsqu’on demeure éloigné de son sport aussi longtemps, on se demande si on sera encore aussi performant à son retour. Par-dessus tout, notre sport a été mis très longtemps sur pause au Québec. Je voyais alors les Européens recommencer les compétitions et s’entraîner pendant que, de notre côté, nous devions faire nos entraînements sur Zoom. Ce n’est pas l’idéal pour un sport de combat, mais nous avons réussi à optimiser toutes les options qui s’offraient à nous. Heureusement, les efforts que nous avions mis ont porté fruit et nous sommes même revenues plus fortes qu’auparavant !
Comment se déroulent normalement tes séances d’entraînement ?
Je m’entraîne tous les jours sauf le dimanche qui est notre journée de congé. Chaque semaine, j’ai huit séances de taekwondo, une de musculation, une de pliométrie et deux de cardio. Ces 25 heures d’entraînement hebdomadaires permettent un développement physique optimal et complet. En période de compétitions, la majorité de nos entraînements se font sous forme de combats et de combats éducatifs. Cela me permet de mettre en application les éléments que je dois améliorer pour me présenter en compétition bien préparée.
Quelle est l’athlète qui t’inspire le plus ?
Naomie Osaka. En plus d’être une athlète qui a atteint le 1er rang mondial au tennis, elle est très engagée socialement. Elle exprime ses convictions et n’a pas peur de prendre la parole pour les causes qui lui tiennent à coeur. Elle s’engage aussi auprès des jeunes dans les pays en développement en leur permettant de pratiquer du sport. Sa combativité est également un aspect qui m’inspire beaucoup chez elle.
Quels sont tes objectifs professionnels ?
J’ai commencé mes études en kinésiologie en raison de mon expérience en tant qu’athlète. Ce domaine me permettra de me dépasser et de m’épanouir d’un point de vue professionnel, car je serai quotidiennement amenée à aider d’autres athlètes à atteindre leur plein potentiel. Ce travail est très stimulant, car il m’amènera aussi à approfondir mes connaissances sur les différents moyens d’améliorer les habiletés physiques et la préparation des athlètes selon le sport qu’ils pratiquent. En prime, je vais pouvoir continuer à ressentir l’adrénaline et la joie, mais aussi les déceptions qui font partie de la carrière de tout athlète.
Y a-t-il une cause qui te tient particulièrement à coeur ?
Celle de la santé mentale. Il y a plus d’athlètes touchés par cet enjeu que ce que l’on pense et on n’en discute pas encore assez. Souvent, on a même de la difficulté à s’avouer soi-même qu’on a un problème. En plus des défis à surmonter, plusieurs athlètes se mettent tellement de pression qu’ils augmentent le risque de souffrir d’un tel problème. Personnellement, la dernière année fut difficile au niveau alimentaire. J’ai eu la chance d’être soutenue par mon coach et une nutritionniste, ce qui m’a permis de m’en sortir. Je me sens maintenant davantage en mesure d’affronter les prochains défis sportifs et personnels qui m’attendent. Ce n’est pas un sujet dont je parle souvent, mais, en me confiant, j’espère pouvoir faire la différence dans la vie de quelqu’un.