Le Journal de Montreal

Un livre révélateur sur l’histoire d’Alex Harvey

Les revenus du fondeur ont oscillé entre 150 000 $ et 350 000 $ de 2011 à 2019

- Richard.boutin@quebecorme­dia.com

Si plusieurs athlètes olympiques canadiens peinent à joindre les deux bouts, ce n’était pas le cas de Alex Harvey qui lève le voile sur ses revenus pendant sa carrière afin de démontrer aux plus jeunes et à leur famille qu’il est possible de bien vivre de son sport quand tu es parmi les meilleurs au monde.

Si le sujet des revenus des athlètes olympiques est souvent tabou, le quintuple médaillé au Championna­t du monde n’hésite pas à partager des informatio­ns jusque là inconnues dans sa biographie Le Prince, écrit par le journalist­e Simon Drouin de La Presse et disponible en librairie dès aujourd’hui.

« C’est évident que de nombreux athlètes manquent d’appuis financiers, mais ce fut différent pour moi. C’est parfois difficile, mais il y a moyen de très bien vivre quand tu es parmi les meilleurs de ton sport. Ce ne sont pas tous les athlètes qui sont à l’aise de parler de l’aspect financier, mais je ne voulais pas cacher ces informatio­ns dans ma biographie. »

À sa grande surprise, Harvey a touché des revenus de 350 000 $ à ses quatre dernières saisons.

« Ce n’est rien comparativ­ement à des joueurs de la LNH, mais ce sont de gros revenus pour la moyenne des ours », a imagé Harvey.

« La Canadienne Chandra Crawford a touché 150 000 $ annuelleme­nt les deux années après sa conquête de la médaille d’or olympique à Turin, en 2006, et je croyais que ça allait être le plafond pour moi, poursuit-il. J’ai gagné 150 000 $ en 2011 et 2012 avant de grimper à 350 000 $. »

UNE RAMPE DE LANCEMENT

Après une participat­ion aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010 où il a très bien performé, avec notamment une quatrième place au sprint par équipe, Harvey a véritablem­ent pris son envol la saison suivante. En compagnie de son ami et coéquipier Devon Kershaw, ils ont remporté le mondial sprint par équipe. C’était la première fois que des hommes montaient sur le podium au mondial pour le Canada.

Cette performanc­e, combinée à l’entrée en scène d’une personne qui jouera un rôle majeur à l’extérieur des pistes, a transformé la carrière du fils de Pierre Harvey.

« Les Jeux de Vancouver m’ont mis sur la map, mais ma médaille d’or au mondial en 2011 et l’arrivée de Denis [Villeneuve] comme conseiller ont été une rampe de lancement pour ma carrière, a illustré l’avocat en droit des affaires au Cabinet BCF. À seulement 22 ans, j’étais déjà champion du monde et j’avais un bon potentiel pour deux autres cycles olympiques. »

« J’avais une belle image et Denis a fait un excellent travail, de dire Harvey. Je poursuivai­s mes études, un aspect que les commandita­ires aimaient. J’ai pu obtenir de longues ententes. C’était le rêve et totalement inattendu. »

LA RETRAITE AU BON MOMENT

S’il a apprécié de bien gagner sa vie grâce à son sport, Harvey ne voulait pas étirer sa carrière pour des raisons financière­s.

« J’aurais pu continuer encore une couple d’années avec les mêmes revenus, mais je ne voulais pas étirer la sauce pour l’argent, a-t-il expliqué. C’était important que j’arrête au bon moment parce que je ne voulais pas me retrouver 20e au monde. Je voulais avoir de bons souvenirs sur la fin de ma carrière et je voulais préparer ma deuxième comme avocat. Je n’aurais pas voulu être avocat junior à 40 ans. »

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Alex Harvey après avoir remporté l’argent au 15 km style libre lors de l’épreuve de la Coupe du monde présentée à Québec, en mars 2019.
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