Honte aux Rangers !
Le hockey version Slap Shot est de retour dans la Ligue nationale. Le responsable de cette commotion a pour nom Matt Rempe, dont les principaux atouts résident dans son imposant gabarit, ses poings et ses coudes. Le nouveau venu des Rangers fait six pieds sept pouces et 240 livres.
En moins de trois semaines, Rempe a envoyé deux joueurs des Devils du New Jersey à l’infirmerie. Chaque fois d’un coup de coude à la tête.
Sa première victime, Nathan Bastian, est sortie de sa mésaventure le nez ensanglanté et le cerveau ramolli. Sa deuxième proie, Jonas Siegenthaler, a été frappée à la mâchoire. Cet incident est survenu lundi soir dans la grande arène du Madison Square Garden.
En sortant de la patinoire, Rempe en a rajouté en faisant bye, bye ! de la main en direction du banc des Devils.
Du stuff de junior, pour reprendre une expression lancée par Jacques Lemaire alors que la rivalité Canadien-Nordiques était à son point culminant.
Les matamores de la ligue l’essaient tour à tour. Matt Martin, des Islanders, Nicolas Deslauriers, des Flyers, Ryan Reaves, des Maple Leafs, et Mathieu Olivier, des Blue Jackets, ont croisé le fer avec lui.
Rempe a écopé une suspension de quatre matchs pour son geste à l’endroit de Siegenthaler après avoir eu à s’expliquer au préfet de discipline de la LNH, George Parros.
Tiens, tiens, c’est le retour du balancier.
L’AFFAIRE WILSON
Parros est ce même homme dont ces mêmes Rangers avaient réclamé publiquement la démission pour ne pas avoir suspendu Tom Wilson à la suite d’une rixe à New York il y a trois ans. Retour à 2021.
Wilson avait dans un premier temps frappé Pavel Buchnevich d’un coup de poing derrière la tête avant d’empoigner Artemi Panarin par la chevelure pour ensuite le projeter violemment sur la glace.
Une scène digne de la WWE ! Le message envoyé par les Rangers ne comportait pas de signatures. On avait dit que ça venait du bureau de James Dolan, président du conseil d’administration et chef de direction du Madison Square Garden et de ses actifs.
Les rôles de John Davidson et de Jeff Gorton, président des opérations hockey et directeur général des Rangers à l’époque, n’ont jamais été clarifiés dans cette affaire. Certains ont affirmé qu’ils s’étaient dissociés du communiqué émis par les Rangers. D’autres ont affirmé qu’ils ne furent informés de rien avant sa diffusion.
À tout événement, Gary Bettman imposa une amende de 250 000 $ aux Rangers pour leurs propos à l’endroit de Parros, qu’ils avaient décrit inapte à occuper ses fonctions.
Ce qu’on sait aussi, c’est que Davidson et Gorton ont été cavalièrement mis à la porte par Dolan dans les jours qui ont suivi. Les Rangers avaient déclaré que leur congédiement n’avait rien à voir avec l’affaire Wilson.
POURQUOI PAS BELZILE ?
Revenons à Rempe.
Les Rangers savaient ce qu’ils recherchaient en le rappelant pour remplacer Blake Wheeler, aux prises avec une blessure à la jambe droite subie lors d’un match contre le Canadien en février.
Mais pourquoi lui ?
L’équipe new-yorkaise trône au premier rang de la division Métropolitaine depuis le début de la saison. Tout fonctionne comme sur des roulettes.
Pourquoi ne pas avoir pensé à Alex Belzile, lui aussi un ailier droit, qui occupe le premier rang des marqueurs du Wolf Pack de Hartford, club-école des Rangers dans la Ligue américaine ?
L’entraîneur des Rangers, Peter Laviolette, montrait un visage impassible derrière le banc les deux fois où Rempe a été expulsé du match pour ses coups de coude dévastateurs. Il n’a aucunement protesté.
Du côté des Devils, Lindy Ruff n’a eu aucune réaction quand Rempe a sonné Bastian.
Mais l’autre soir, on pouvait deviner ce que son successeur Travis Green pensait. Hochant de la tête, il semblait dire : « Ça n’a pas de sens. »