Un coach accusé d’agression veut faire arrêter son procès
Son avocate trouve que les délais sont trop longs pour son client
Un entraîneur de baseball accusé d’avoir agressé sexuellement un jeune de 13 ans en a assez d’attendre son procès et demande maintenant à la cour d’ordonner l’arrêt des procédures en raison des délais qu’il trouve trop longs.
« La justice a échoué à lui offrir une date de procès dans des délais raisonnables, ça fait plus de 30 mois qu’il attend », a plaidé son avocate, Claudel Trudeau-Nepton, hier, au palais de justice de Montréal.
Assis dans la salle d’audience, Robert Litvack écoutait avec attention, conscient que les plaidoiries de Me Trudeau-Nepton pourraient mettre fin à son dossier.
En mai 2021, l’entraîneur déchu de 43 ans s’était fait passer les menottes en lien avec des abus sexuels qu’il aurait commis sur un jeune alors âgé de 13 ans. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, puisque Litvack entraînait une équipe de baseball bantam AA, en plus d’être coach de hockey. Selon les autorités, qui avaient lancé un appel aux victimes potentielles, il travaillait dans la région du lac Saint-Louis, en plus d’être administrateur pour l’organisation de baseball du coin.
Les jeunes qu’il entraînait étaient âgés de 13 à 21 ans.
DÉLAIS AVANT PROCÈS
Sauf que depuis son arrestation, l’affaire a traîné. Litvack a subi son enquête préliminaire en janvier 2023 et son procès est prévu pour juillet, mais c’est bien trop tard, selon la défense, qui a demandé au juge JeanJacques Gagné de mettre fin au processus judiciaire en vertu de l’arrêt Jordan de la Cour suprême.
Cet arrêt impose à la justice de juger un accusé dans des délais « raisonnables », à moins de circonstances exceptionnelles. Dans le cas de Litvack, le temps d’attente ne peut pas dépasser 30 mois.
« La défense a été proactive et raisonnable dans le dossier, il faut regarder le portrait d’ensemble », a souligné Me Trudeau-Nepton, après avoir passé au peigne fin chaque délai comptabilisable.
PAS D’ACCORD
La Couronne, de son côté, s’est opposée à la demande de la défense en rappelant que cela faisait des mois qu’elle était prête à procéder.
« La preuve avait été transmise, on était prêts », a soutenu Me Camille Boucher, de la poursuite, en attribuant certains délais à la défense, si bien qu’ils ne devraient pas être comptabilisés par le magistrat dans ses calculs. Elle demande donc à ce dernier de rejeter la demande d’arrêt des procédures.
Le juge rendra sa décision le mois prochain.