Le Journal de Montreal

Infirmier radié après un décès

- HÉLOÏSE ARCHAMBAUL­T

Un infirmier de l’Hôpital du Lakeshore est radié cinq mois pour sa négligence dans les soins d’un patient de l’urgence, qui souffrait de douleurs à la poitrine et qui est décédé après avoir appelé ses proches plus de 15 fois et avoir activé la cloche d’appel à quatre reprises.

Kishore Baijoonaut­h est radié après avoir plaidé coupable de négligence, selon un jugement du conseil de discipline de l’Ordre des infirmière­s et infirmiers du Québec rendu le 1er mars.

Le 14 juin 2022, le patient, dont l’identité est protégée, qui souffrait de problèmes cardiaques, s’est présenté à l’hôpital de Pointe-Claire. L’homme a été placé sous moniteur cardiaque à l’urgence, en attendant un transfert à l’Hôpital Royal Victoria, lit-on.

« ON NE L’ÉCOUTE PAS »

Le 16 juin, à 0 h 35, l’infirmier, M. Baijoonaut­h, a constaté que le patient ne présentait « aucune douleur à la poitrine ». Peu après, le patient a sonné la cloche et s’est plaint de douleurs à une préposée aux bénéficiai­res.

À partir de 1 h, l’homme a tenté de joindre sa conjointe par téléphone à plusieurs reprises. Il a ensuite appelé son gendre. Le patient dit qu’il a « mal à la poitrine, aux bras et à la mâchoire, qu’il en informe le personnel, mais qu’on ne l’écoute pas », précise le jugement.

À 1 h 17, le patient réussit à joindre sa conjointe et lui parle de ses douleurs. Entre 1 h 25 et 1 h 37, il a tenté de la rappeler à 12 reprises.

Pourtant, à 1 h 30, l’infirmier a noté au dossier que le patient est « alerte » et qu’il ne présente « pas de douleur à la poitrine ni de palpitatio­ns ».

« Cette note est contradict­oire avec le nombre d’appels fait par monsieur […] et la teneur de ses échanges avec ses proches », indique le Conseil.

Durant la nuit, le patient a sonné la cloche d’appel à quatre reprises. Il a dit à sa conjointe « qu’il est en sueur, qu’il ressent de la douleur jusque dans ses mains et qu’il sonne la cloche, mais que personne ne vient », lit-on. Sa conjointe lui a suggéré de crier.

Interpellé, M. Baijoonaut­h a pris ses signes vitaux et lui a donné du Tylenol. Selon le syndic, l’infirmier n’en a pas informé le médecin.

À 2 h 38, son rythme cardiaque est anormal et il ne répond plus. Le décès a été constaté à 3 h 29.

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