Le Canada réduit le personnel de son ambassade à Port-au-Prince
Les négociations sur la création d’un conseil national de transition se poursuivent
AGENCE QMI et AFP | Le gouvernement du Canada a annoncé hier avoir « réduit temporairement à l’essentiel » le personnel de son ambassade à Port-au-Prince, en Haïti, en raison de la situation instable dans laquelle se trouve le pays actuellement.
Les membres du personnel déplacés continueront à assumer leurs fonctions « à partir d’un pays tiers », a précisé Affaires mondiales Canada par communiqué.
Le fédéral a ajouté que l’ambassadeur du Canada en Haïti « restera également dans le pays et continuera à entretenir le dialogue avec les parties prenantes haïtiennes et les partenaires internationaux ».
L’ambassade du Canada demeure temporairement fermée au public.
Hier, des tirs ont été entendus dans la capitale Port-au-Prince après trois jours d’une accalmie relative, au moment où les tractations sur la création d’autorités de transition se poursuivent pour tenter de sortir le pays des Caraïbes de sa profonde crise politique et sécuritaire.
La résidence du directeur général de la police a été pillée puis incendiée par des « bandits », selon le syndicat de police Synapoha. Le gouvernement sortant a prolongé le couvre-feu nocturne jusqu’à dimanche dans le département de l’Ouest, qui englobe la capitale.
CONSEIL DE TRANSITION
Lundi soir, le premier ministre Ariel Henry, dont le mandat a été marqué par une montée en puissance des gangs, a annoncé qu’il démissionnait.
Lors d’une réunion d’urgence en Jamaïque avec la participation de représentants haïtiens, la Communauté des Caraïbes (Caricom), l’ONU et plusieurs pays comme les États-Unis et la France ont chargé des formations haïtiennes de mettre sur pied un conseil national de transition.
Ce conseil doit être composé de sept membres votants représentant les forces politiques en Haïti et le secteur privé. Elle doit choisir un premier ministre intérimaire et nommer un gouvernement « inclusif ».
Six regroupements sur sept ont soumis le nom de leur représentant à la Caricom, ont indiqué plusieurs sources. Seul le parti de gauche Pitit Desalin renonce à se faire représenter. Des démarches sont en cours pour le remplacer.
Quant aux membres du collectif du 21 décembre, le groupe d’Ariel Henry, ils ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un seul représentant et ont désigné trois personnes.
PONT AÉRIEN
Par ailleurs, le pont aérien annoncé mercredi entre Haïti et la République dominicaine, pour notamment acheminer de l’aide humanitaire à la population haïtienne, devrait être « opérationnel aussi vite que possible », a indiqué l’ONU hier.
La mission de l’ONU avait annoncé mercredi ce « pont aérien » pour permettre la « fluidité de l’aide humanitaire » vers Haïti, où l’aéroport international reste fermé.
« La connexion aérienne n’est pas encore opérationnelle. Les collègues travaillent pour s’assurer que ce soit opérationnel aussi vite que possible », a précisé le service du porte-parole de l’ONU.
Cette liaison par hélicoptère entre les deux pays doit permettre d’apporter « des provisions » en Haïti, mais aussi de reloger en République dominicaine le personnel de l’ONU non essentiel et de faire venir du personnel spécialiste de la gestion de crise et de l’aide humanitaire.