Le gouvernement est mort, vive le gouvernement
C’est la fin d’un cycle pour la CAQ. Le dernier budget du gouvernement Legault, déficitaire de 11 milliards $, peut marquer un changement de cap du gouvernail caquiste depuis qu’il est au pouvoir.
Pour la première fois, le PM Legault et son parti devront faire des choix.
L’ÉCLAT DU BLING-BLING
On sous-estime à quel point le gouvernement Legault a été d’une générosité financière depuis 2018.
Ses politiques parlent plus que ses mots : il a bonifié les salaires des professeurs, des préposés aux bénéficiaires, des infirmières et des éducatrices en garderie. Il a haussé l’aide aux aînés, aux proches aidants, annulé les hausses de tarifs des garderies… Bref, l’État est allé au gym. Effectivement, il y a quelque chose de social-démocrate chez le PM, malgré ses déclarations pro-privé et parfois déconnectées, son programme promettant l’État au régime et certains conservateurs fiscaux de son gouvernement.
Or, parfois, trop souvent, cette générosité s’est confondue avec un électoralisme botcheux. On a dépensé pour la galerie. Fait des clins d’oeil à certains électeurs avec des annonces bling-bling.
Pour Québec, on promettait un
3e lien, à un prix exorbitant. On a voulu raviver la Nordiques Nation avec la venue des Kings. Pour la Rive-Nord et l’Est de Montréal, on a fait miroiter un nouveau REM. Pour la classe moyenne très élargie, on a baissé les impôts et envoyé des chèques. Pour les familles, on promettait d’étendre les maternelles quatre ans, malgré le modèle des CPE.
Pour les aînés, fini les CHSLD, on les remplacerait par des « Maisons des aînés ». Pour les régions, c’était les « Espaces bleus ».
Vous comprenez la logique. Au diable la dépense, séduction à tout prix.
UNIVERS CAQUISTE
Les voilà dans un nouvel univers politique avec ce budget.
Le hic, c’est que peu de gouvernements ont gagné la satisfaction en promettant d’être « exigeants », de « dégraisser » et d’« optimiser ».
Si l’adage « gouverner, c’est choisir » est vrai, la CAQ, pour la première fois en matière de finances publiques, devra gouverner.