Le Journal de Montreal

Incapable de faire réparer son Spyder 2011 faute de pièces

La multinatio­nale québécoise BRP lui aurait conseillé de « s’en acheter un autre »

- ANDRÉ-SYLVAIN LATOUR

Comme de plus en plus de Québécois, Denis Croteau rêvait de parcourir les routes du Québec « les cheveux au vent ». Et ce rêve est devenu réalité avec l’achat d’un rutilant Spyder RS 2011, sauf que 20 000 kilomètres plus tard, en juillet 2022, le tableau de bord cesse de fonctionne­r.

Avec ce bris, c’est l’ordinateur en entier qui ne répond plus. M. Croteau n’a plus aucun moyen de connaître la vitesse du véhicule, la chaleur du moteur ou encore le niveau d’essence restant dans le réservoir. De plus, des options essentiell­es à la sécurité se trouvent inopérante­s, comme les freins antiblocag­es, le système antipatina­ge, et même le système anti-renverseme­nt.

« Je me suis arrêté sur le bord de la route et je l’ai fait remorquer », a expliqué M. Croteau, au micro de Mario Dumont pour QUB radio. Il était loin de se douter qu’il ne recevrait jamais la pièce.

« Au début, le concession­naire m’a dit deux mois. Mais après, on a reporté la date de deux autres mois. En janvier dernier, on m’a dit qu’on la recevrait en avril 2024 », a déploré le consommate­ur insatisfai­t.

DES PIÈCES PLUS FABRIQUÉES

M. Croteau a affirmé avoir tout essayé, autant les vendeurs de pièces basés au Canada que ceux aux États-Unis. Rien à faire, son cadran reste introuvabl­e.

M. Croteau se tourne alors du côté du fabricant BRP afin d’obtenir la pièce en question. Après plusieurs échanges de courriels et plusieurs appels, une employée lui répond de tout simplement « s’en acheter un autre ».

« Un Spyder 2011, ça se vend facilement 12 000 $ en ce moment. C’est plus de 30 000 $ neuf. Je n’ai pas les moyens de jeter mon véhicule aux poubelles parce que BRP a décidé de ne plus faire de pièces pour les modèles plus vieux », s’est insurgé M. Croteau.

DES MODÈLES RÉCENTS AFFECTÉS

Nous avons appelé le service à la clientèle de BRP pour connaître la véritable disponibil­ité des pièces de modèles plus anciens.

On nous a répondu que pour réparer les modèles antérieurs à 2014, il fallait se tourner vers les sites comme eBay ou Amazon, mais qu’il n’y avait aucune garantie que nous puissions les trouver. En d’autres mots : bonne chance.

« Ça ne se limite pas aux modèles de plus de 10 ans, a contesté Denis Croteau. Je connais une femme qui a un modèle 2017 et qui a le même problème que moi. Le sien a une transmissi­on automatiqu­e. Sans ordinateur, elle ne peut même pas le partir ! »

M. Croteau a expliqué être en communicat­ion avec des propriétai­res de motoneiges et de motomarine­s de marque BRP, qui doivent, eux aussi, composer avec un problème de disponibil­ité de pièces. Frustré d’avoir un véhicule qu’il ne peut pas utiliser, Denis Croteau entend bien se faire entendre par la compagnie BRP.

« On va se présenter devant des démonstrat­ions de Spyder faites par BRP avec nos pancartes. Il faut mettre les gens en garde », a-t-il continué.

Denis Croteau tient d’abord à attirer l’attention sur son problème, mais il espère que son message sera entendu par les amateurs de véhicules récréatifs comme le sien. Acheter un Can-Am Spyder peut s’avérer une expérience frustrante… et coûteuse.

 ?? PHOTO FOURNIE PAR DENIS CROTEAU ?? Le Québécois Denis Croteau juché sur son Can-Am Spyder RS 2011, un produit de la multinatio­nale BRP, dont le siège social est à Valcourt, en Estrie. Le véhicule est hors d’usage depuis juillet 2022, en raison d’un bris.
PHOTO FOURNIE PAR DENIS CROTEAU Le Québécois Denis Croteau juché sur son Can-Am Spyder RS 2011, un produit de la multinatio­nale BRP, dont le siège social est à Valcourt, en Estrie. Le véhicule est hors d’usage depuis juillet 2022, en raison d’un bris.

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