Le Journal de Montreal

Voici ce qu’on a pensé du nouvel album de Justin Timberlake

- BRUNO LAPOINTE

Six années après Man of the Woods, Justin Timberlake effectue aujourd’hui son grand retour sur disque avec Everything I Thought It Was, un sixième album malheureus­ement convenu et un brin générique. Bref, une légère déception pour les fans de celui que le magazine Rolling Stones surnommait jadis le « roi de la pop ».

Il y a un moment que Justin Timberlake avait accroché son micro. Hormis quelques collaborat­ions çà et là avec différents artistes – on pense, entre autres, à Calvin Harris, Halsey et Pharrell Williams – le chanteur a, depuis quelque temps, davantage fait couler d’encre pour sa vie privée que pour ses projets profession­nels.

Largement égratigné dans la biographie de son ancienne flamme Britney Spears, Justin Timberlake a en effet fait les choux gras de la presse à sensation en décochant différente­s flèches envers la pop-star, notamment en refusant catégoriqu­ement de s’excuser pour ses gestes répréhensi­bles allégués. Un manque de maturité, diront certains.

Et une écoute sommaire de Everything I Thought It Was, disponible à compter d’aujourd’hui, leur donnera probableme­nt raison.

Car on sent très peu de renouveau, d’évolution ou encore de maturation au fil des 18 titres réunis sur ce sixième album ; pour la majorité de cet opus, Justin Timberlake semble avoir préféré enfiler ses bonnes vieilles pantoufles, appliquant la même formule éprouvée que jadis. Ça s’entendait déjà sur Selfish, le décevant premier extrait lancé en amont de la sortie de Everything I Thought It Was.

Le résultat dans son ensemble n’égratigne pas les oreilles, loin de là. On reconnaît aisément les aptitudes vocales évidentes de Justin Timberlake à différents moments, notamment sur Alone ,une des meilleures pièces de l’album.

Mais on peine surtout à retrouver l’essence du chanteur, celui qui faisait flèche de tout bois pour atteindre sa cible coup sur coup avec des titres tels que SexyBack, Cry Me a River et autres Rock Your Body. Ces succès passés ont marqué leur époque au fer rouge.

On doute que ses nouvelles offrandes en fassent de même.

DU POTENTIEL

Certaines ont toutefois davantage de potentiel que d’autres pour permettre au chanteur de laisser une impression durable sur les mélomanes. Fuckin’ Up the Disco, par exemple, demeure un ver d’oreille tenace qui invite spontanéme­nt au déhancheme­nt. On l’imagine très bien installer l’ambiance sur les terrasses et planchers de danse dans les mois à venir, voire enflammer la scène du Centre Bell, où Justin Timberlake est attendu l’automne prochain.

FIN DU RÈGNE

Les nostalgiqu­es de l’époque NSYNC seront quant à eux heureux d’entendre à nouveau la voix de Justin Timberlake s’unir à celles de Lance Bass, Joey Fatone, JC Chasez et Chris Kirkpatric­k le temps de Paradise.

Mais la magie de l’époque – celle qui avait donné vie aux Tearin’ Up My Heart, Bye Bye Bye et autres It’s Gonna Be Me – semble s’être vannée. Le résultat s’avère une chanson pop agréable, mais sans plus.

Le constat est donc évident : la couronne du roi de la pop a bel et bien glissé de la tête de Justin Timberlake. Réussira-t-il à se montrer à nouveau digne de ce titre honorifiqu­e ? Tous les espoirs sont permis.

Everything I Thought It Was de Justin Timberlake ★★★

■ Le nouvel album est disponible à compter d’aujourd’hui. Justin Timberlake sera de passage au Centre Bell de Montréal le 4 octobre.

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