Le Journal de Montreal

Un voleur compulsif d’autos ne veut pas faire de prison

Ils ont été commis pendant son autre procès pour fraude où il disait avoir changé

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s qui s’était joint à une véritable « entreprise commercial­e » de vol de véhicules destinés à être revendus outremer veut éviter la prison même s’il avait commis ses crimes pendant qu’il attendait une condamnati­on pour fraude.

« Ce n’était pas un geste isolé, c’était une entreprise commercial­e dont le but était de voler des véhicules », a commenté hier le juge Pierre Labelle, face à la demande d’Andres Olea Ortiz hier au palais de justice de Montréal.

Sous ses apparences de travailleu­r sans histoires, l’accusé de 29 ans était un prolifique criminel qui avait réussi à voler 16 véhicules en quelques mois, en 2021. Il ciblait particuliè­rement les Honda CR-V, au sommet des modèles les plus volés ici.

Son rôle était de conduire le VUS jusque dans un stationnem­ent, avant que le véhicule soit envoyé au port de Montréal pour être expédié à l’étranger.

Lors d’une perquisiti­on à son domicile, les policiers ont trouvé du matériel pour programmer des clés de voiture.

« On voit des vols d’auto tous les jours, mais c’est rare de voir un accusé qui en a fait 16 », a commenté Me Luc Pagé, de la Couronne.

Fait particulie­r, les vols ont été commis à l’époque où il jurait avoir changé afin d’avoir la clémence du tribunal dans une affaire de fraude contre Vidéotron.

« J’avais besoin d’argent pour me trouver un plus grand appartemen­t pour accommoder mon chien », s’est justifié Olea Ortiz, hier, en ajoutant avoir plusieurs milliers de dollars de dettes.

IL EST DÉSOLÉ... POUR LES ASSUREURS

Mais malgré cette récidive criminelle et l’absence de thérapie, le voleur jure avoir changé, si bien qu’il mérite selon lui une nouvelle chance. À un moment lors de son témoignage, il s’est même mis à pleurer devant le juge en parlant de l’impact des vols sur... les compagnies d’assurance.

Sa mère est également venue témoigner en sa faveur, le décrivant comme un bon garçon qui fait le ménage et la cuisine.

Ainsi, pour l’aider à « changer et devenir meilleur », son avocat Lory Zakarian a suggéré au juge d’imposer à son client une peine de deux ans de prison à domicile, suivis d’une probation et de travaux communauta­ires.

MÉPRIS DES LOIS

La Couronne a rappelé qu’Olea Ortiz avait un « mépris total des lois », comme en font foi ses nombreux bris de conditions et le fait qu’il n’avait toujours pas exécuté ses travaux communauta­ires imposés dans son dossier de fraude.

« Il faisait partie d’un groupe structuré et organisé qui agissait en équipe, il n’est pas comme ces jeunes qui se font coincer entre Ottawa et Montréal avec un véhicule volé, c’était un maillon important de l’organisati­on », a plaidé Luc Pagé.

Il demande donc une peine de 30 mois de pénitencie­r, afin de le faire réfléchir lui, mais aussi tous ceux qui seraient tentés de contribuer au fléau des vols d’autos.

Le juge Labelle rendra sa décision en mai.

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PHOTO MICHAËL NGUYEN Le voleur et fraudeur Andres Olea Ortiz accompagné de sa maman hier, qui l’a dépeint comme un bon garçon très propre.

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