Une consommation d’énergie qu’il faudrait « diviser par quatre »
Pour atteindre la carboneutralité et enrichir la nation, les Québécois devront couper en quatre leur consommation d’énergie, prévient le professeur Pierre-Olivier Pineau.
La consommation annuelle d’électricité par personne dans le secteur résidentiel est maintenant de 8000 kilowattheures. Le professeur Pierre-Olivier Pineau suggère qu’une réduction significative de cette consommation serait nécessaire pour atteindre des niveaux plus durables et en ligne avec les objectifs de sobriété énergétique.
« Grosso modo, il faudrait diviser par quatre notre consommation d’énergie par personne », explique l’expert en énergie, assurant que « ça ne veut pas dire avoir un niveau de vie inférieur. »
Au Québec, chaque habitant consomme en moyenne 200 kilojoules, alors que la consommation moyenne universelle devrait être de 50 kilojoules pour atteindre la carboneutralité.
« Ça ne veut pas dire être moins bien, ça ne veut pas dire se priver. Ça veut dire faire les choses différemment, adapter nos comportements comme lorsqu’on fait du sport. »
PAYER PLUS
D’ailleurs, l’une des raisons pour laquelle il apprécie le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, c’est parce qu’il s’agit du seul ministre qui affirme publiquement qu’il faut consommer moins.
M. Pineau sait très bien que les Québécois ne sont pas prêts, comme en France, à faire des efforts de sobriété. Le gouvernement doit préparer le terrain. Et, les gens devront commencer à payer pour l’énergie qui n’est pas essentielle, croit-il.
Selon lui, l’électricité ne devrait plus être financée pour les gens qui gagnent plus de 100 000 $ par année.
« Environ 500 000 ménages font 150 000 $ et plus au Québec et ils consomment près de 24 000 kilowattheures par année. Ça fait deux fois plus que les ménages qui y font 40 000 $ », nuance-t-il.
« IL VA FALLOIR FAIRE FACE. »
Les clients résidentiels qui ont les moyens d’installer des systèmes d’eau chaude pour faire fondre la neige dans leur entrée de garage pour éviter de pelleter et qui ont des spas ne devraient pas avoir un tarif préférentiel, dit-il. Puis, les tarifs devront aussi croître.
« On ne peut pas investir puis garder des tarifs équivalents. Même 3 % d’augmentation ça ne marche pas. C’est des augmentations beaucoup plus significatives, beaucoup plus soutenues durant 10 ans auxquels il va falloir faire face. »