Le Journal de Montreal

L’avocat de Delisle défend la décision du ministre Lametti

- KATHRYNE LAMONTAGNE Bureau d’enquête

L’avocat de Jacques Delisle défend la décision du ministre de la Justice, qui a ordonné un nouveau procès pour son client en 2021, trois ans et demi après un rapport qui ne faisait nullement mention d’une erreur judiciaire dans cette affaire.

« Il n’y a aucune conclusion possible à tirer de ce rapport-là », a tranché Me Jacques Larochelle, hier.

L’avocat a réagi aux révélation­s contenues dans ce document produit en novembre 2017 dans le cadre de la demande de révision ministérie­lle de son client, qui se disait victime d’une erreur judiciaire.

Or, rien dans ce volumineux rapport, rédigé par le Groupe de révision des condamnati­ons criminelle­s et tenu confidenti­el jusqu’à la fin de l’affaire Delisle, ne fait état d’une erreur judiciaire.

« Je vais vous dire bien franchemen­t, quand on a reçu ce rapport en 2017, on s’est dit qu’il allait falloir travailler un peu parce qu’on n’avait pas convaincu les fonctionna­ires jusqu’à présent », explique Me Larochelle.

UN ARGUMENTAI­RE DÉTAILLÉ

Son collègue, l’avocat torontois James Lockyer, un expert en matière d’erreurs judiciaire­s, a alors demandé de nouvelles expertises, en plus de rédiger un argumentai­re détaillé.

« Me Lockyer a composé et produit un mémoire considérab­le, qui répondait point par point au rapport de novembre 2017. Et il s’est passé trois ans et plusieurs mois jusqu’à ce qu’on arrive au moment de la décision [du ministre] », ajoute-t-il.

C’est après avoir eu connaissan­ce de « tout ça » que le ministre a pris sa décision, insiste Me Larochelle.

« On ne sait même pas si, à ce moment-là, ses fonctionna­ires n’étaient pas de son avis, parce qu’ils n’ont pas produit un deuxième rapport. On ignore totalement l’opinion des fonctionna­ires au moment où la décision a été prise. Tout ce qu’on sait, c’est là où ils s’orientaien­t, de façon préliminai­re, trois ans et demi avant la décision et avant que le travail soit complété. Alors je ne vois pas ce qu’on peut déduire de ça », expose-t-il.

UNE ERREUR JUDICIAIRE

Me Jacques Larochelle demeure convaincu que son client a fait l’objet d’une erreur judiciaire et que c’est la remise en cause du travail des experts du ministère public qui a poussé le ministre à ordonner un second procès.

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JACQUES LAROCHELLE Avocat de Jacques Delisle

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