Fitzgibbon promet un plan clair
Pour les convaincre d’adhérer à la sobriété énergétique, les Québécois auront accès à un plan détaillé des besoins en énergie, assure le ministre Pierre Fitzgibbon.
Inclus dans son projet de loi, le plan présentera des projections de la demande énergétique future, des analyses des ressources disponibles pour répondre à cette demande (telles que l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire, etc.), ainsi que des mesures pour favoriser l’efficacité énergétique et la transition vers des sources d’énergie plus durables.
Ce plan serait revu tous les trois ou cinq ans. « En France, ils l’ont bien fait... et partout où je suis allé. C’est le fameux plan intégré des ressources. On va présenter ça dans le projet de loi. Quelles vont être les ressources énergétiques qu’on a besoin pour décarboner en 2050 ? », explique le ministre en entrevue.
Ce portrait démontrera l’ampleur des défis auxquels les Québécois devront faire face en matière d’énergie.
FIN DE L’ABONDANCE
Comme en France, où le parc nucléaire était perçu comme une source inépuisable avant la récente crise, le Québec baignait jusqu’à tout récemment dans l’abondance.
« Une illustration savoureuse, avant la crise. À l’été 2022, le gouvernement français avait dû passer une circulaire pour rappeler qu’il était raisonnable de fermer la porte d’un local commercial qu’on était en train de climatiser. Ça en dit beaucoup sur le fait que les Français nourrissent l’idée d’une abondance énergétique qui leur était due en raison du service public de l’énergie », relate l’expert français en énergie Yves Marignac.
VIRAGE À 180 DEGRÉS
Malgré cette croyance, les Français ont rapidement changé d’habitude et accepté la sobriété.
Au Québec, la fin des surplus hydroélectriques est brutale et la population redoute la sobriété. « Ils ont raison, admet le vice-président pour la planification énergétique chez Hydro, Dave Rhéaume. Pendant dix ou quinze ans, on n’en a pas fait assez. On a laissé une forme de gaspillage énergétique se matérialiser au Québec. »
Il faut maintenant entamer un virage à 180 degrés, et Hydro-Québec assure qu’elle accompagnera la population en misant sur la pédagogie.