Une douche le temps d’un sablier
Des familles françaises ont adopté la sobriété énergétique pour combattre les coûts de l’énergie
LILLE | La hausse des coûts de l’énergie en France a forcé des milliers de familles à vivre plus sobrement, en poussant même certains à réduire le temps passé sous la douche.
Sandrine et Bernadette participent au défi DÉCLICS de Lille depuis déjà quelques années.
Avant même la crise énergétique, elles souhaitaient réduire leurs factures de gaz et d’électricité.
« La douche, c’est trois minutes. On a un sablier », rigole Sandrine qui vit dans un petit quatre pièces avec sa fille et parfois son beau-fils.
« Je l’ai vu sur ma facture d’eau. Avant, je donnais 29 euros et là je donne six euros et des poussières », se félicite-t-elle.
La famille a également réduit son nombre de brassées de lessive et lave la vaisselle à la main. L’électricité coûte également moins cher lorsque ce lavage est effectué durant les heures « creuses », soit à l’extérieur des pointes.
« PAS À VERSAILLES ! »
Dans l’appartement de Sandrine, il n’y a d’ailleurs aucune lumière allumée. Lorsque sa fille quitte une pièce sans éteindre la lumière, elle lui rappelle qu’elle n’est pas Marie Antoinette. « On n’est pas Versailles ici ! C’est allumé là et c’est allumé là. »
En hiver, Sandrine et Bernadette maintiennent la température de leurs logements sous les 19 degrés. « On est habituées à cette température », lance Bernadette.
« On a eu un petit peu froid cet hiver », argumente Sandrine.
Elles portent des chandails de laine dans la maison et laissent traîner des couvertures. Avant le coucher, elles débranchent certaines machines, comme la télévision et le wifi. Ainsi, elles ont réussi à réduire considérablement la facture d’électricité.
« C’est 8 % d’économie sur la facture déjà », fait valoir Sandrine.
Les économies sont bien réelles, mais l’augmentation des taxes qui touchent l’énergie de 8,9 % en France depuis le mois de février pourrait nuire aux efforts, signalent-elles.
En France, il y a plusieurs fournisseurs d’électricité, contrairement au Québec. C’est un marché de concurrence. Les citoyens peuvent négocier les tarifs comme pour une compagnie d’assurance.
FAIRE SA PART
Elles font également du compost afin de sauver de l’argent. « Moi, franchement, j’ai fait de sacrées économies en poubelle avec le compost [...] Je fais un sac tous les mois et demi environ », plaide-t-elle.
Son amie Bernadette estime que l’ensemble de la population devrait ainsi faire sa part.
« C’est aux gens d’être un peu plus responsables. C’est l’histoire de dire : on fait du bien pour la planète », affirme Bernadette. « Ce qui est dommage, c’est que, nous, on fait beaucoup de gestes, mais il y en a qui font peu ».
« Ce sont de petites choses que les familles peuvent faire », indique Alice Louis de la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités, impliquée dans le défi DÉCLIC.
« Le défi, c’est d’aller chercher des familles qui ne sont pas du tout sensibilisées. »