Protestations isolées et attaques de l’Ukraine
Au moins 13 manifestants arrêtés lors du scrutin russe
MOSCOU | (AFP) Le début du scrutin présidentiel russe, voué à réélire triomphalement Vladimir Poutine, a été perturbé hier par des actions de protestation isolées et de nouvelles attaques venues d’Ukraine dans les régions frontalières.
Le scrutin qui s’étale de vendredi à dimanche doit voir le maître du Kremlin reconduit pour un mandat supplémentaire de six ans, l’opposition ayant été éradiquée.
Pour autant, le vote ne se déroule pas sans accrocs. Au moins 13 personnes ont été arrêtées pour des dégradations dans des bureaux de vote, ont indiqué les autorités dans des communiqués distincts.
La cheffe de la commission électorale, Ella Pamfilova, a affirmé en ce sens que ces personnes agissaient pour de l’argent promis par « des salauds depuis l’étranger ».
Une femme a été interpellée après avoir incendié un isoloir à Moscou, selon des médias russes.
Cinq personnes ont été « placées en détention » à Moscou et dans les régions de Voronej, Rostov et Karatchaïévo-Tcherkessie après avoir aspergé d’un « liquide colorant » des bulletins dans des urnes.
Une personne a été interpellée pour avoir tenté de mettre le feu à une urne à Khanty-Mansisk en Sibérie, et une autre pour avoir tenté d’allumer un pétard dans un bureau de vote de la région de Tcheliabinsk.
Le parquet de la capitale russe avait mis en garde jeudi contre toute protestation, aucune critique ni opposition n’étant tolérée dans le pays.
Selon le ministère russe de l’Intérieur, une enquête a été ouverte pour « obstruction à l’exercice des droits électoraux ou au travail des commissions électorales », un crime passible, selon les autorités, de « jusqu’à 5 ans » de prison.
INCURSIONS ARMÉES
L’Ukraine a accru la pression militaire sur les régions russes frontalières de Belgorod et Koursk, visées par une multitude d’attaques de drones et des incursions d’unités militaires composées de Russes anti-Kremlin.
L’armée russe a dit hier avoir repoussé depuis le 12 mars de multiples incursions de combattants venus d’Ukraine, admettant avoir dû recourir à l’artillerie et l’aviation.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé vendredi que ces attaques visaient à « déstabiliser les élections ».