Justin Trudeau a raison de défendre la tarification sur le carbone
La population a tout à gagner d’un prix élevé sur le carbone. Pas seulement au Québec, mais aussi en Alberta et partout sur la planète.
C’est un des moyens les plus efficaces et les moins coûteux pour protéger le climat.
Heureusement que Justin Trudeau tient tête à la première ministre albertaine, Danielle Smith, qui cette semaine encore attisait le feu de la désinformation pour défendre l’industrie pétrolière et gazière.
LES FAITS D’ABORD
Contrairement à ce que le lobby et la publicité nous ont enfoncé dans la tête, ce qui est dans l’intérêt des Suncor et Imperial Oil de ce monde n’est pas nécessairement dans l’intérêt de la population. Malgré les emplois qu’elles génèrent.
Grâce à la tarification carbone fédérale, 80 % des ménages reçoivent plus d’argent qu’ils n’en paient en fonction de différents critères. En Alberta, par exemple, une famille de quatre empochera un retour de 1800 $ en 2024-2025.
Quant à la contribution de cette tarification à l’inflation, elle est de 0,15 %, selon le directeur parlementaire du budget, un agent fédéral indépendant.
Il s’agit donc d’un apport dérisoire à l’augmentation du coût de la vie.
Une fois de plus, les faits contredisent ce que le chef conservateur Pierre Poilievre turlute agressivement depuis des mois.
Le problème, c’est que des milliers de personnes ont fini par croire ses balivernes. Même des premiers ministres provinciaux se sont mis à entonner le même refrain !
Si le système était aboli,
8 ménages canadiens sur 10 sous la tarification carbone fédérale perdraient de l’argent !
DANS NOTRE INTÉRÊT
La tarification du carbone est une mesure d’écofiscalité qui permet d’appliquer le principe du pollueur-payeur. Une mesure qui a fait ses preuves internationalement.
Premièrement parce que c’est simple : plus tu pollues, plus ça te coûte cher. Ainsi, tant les entreprises que les individus ont un intérêt économique à réduire leurs émissions de carbone.
Maintes études ont aussi démontré qu’un prix sur le carbone suffisamment élevé encourage l’innovation en faveur de solutions moins polluantes. Cela accélère les changements de pratiques autant que la recherche pour des technologies qui émettent moins de GES.
Troisièmement, un prix sur le carbone génère des revenus pour les gouvernements. Dans le cas du système fédéral canadien, cela se traduit par plus d’argent dans les poches de 80 % de la population.
Au Québec, où nous avons notre propre système indépendant du fédéral, la tarification carbone a généré des revenus de 1,4 milliard $ en 2023. Cet argent est investi dans le Fonds d’électrification et des changements climatiques.
UNE CRISE QUI COÛTE CHER
En 2023, au Canada, les feux, les inondations, les sécheresses et les tempêtes ont causé plus de 3,1 milliards de dommages assurés. La hausse est telle que les compagnies d’assurances ont commencé à restreindre leurs couvertures.
À cela, il faut ajouter plusieurs milliards dépensés par les gouvernements du fédéral au municipal en passant par le provincial.
Plus nous retarderons l’application de vraies solutions comme la tarification du carbone, plus ça nous coûtera cher individuellement et collectivement.
C’est un choix écologique et économique logique ! Arrêtons d’en faire un enjeu idéologique.