Le Journal de Montreal

Toujours plus d’impôts et de taxes sous le gouverneme­nt Legault

Pas de doute, les finances publiques de l’État se sont carrément détériorée­s sous le gouverneme­nt Legault, et ce, depuis l’année financière de sa réélection en octobre 2022.

- Michel.girard@ quebecorme­dia.com

Pourtant, les recettes qu’il tire des impôts, des taxes, des droits, des permis et autres revenus ne cessent de grimper. Mais comme le gouverneme­nt Legault est très dépensier, les hausses de revenus qu’il engrange sur le dos des contribuab­les ne suffisent pas à compenser la « folle » augmentati­on des dépenses gouverneme­ntales.

Juste pour vous donner un aperçu de l’insatiable gourmandis­e fiscale du gouverneme­nt, soulignons à gros traits que le ministre Eric Girard prévoit encaisser lors de l’exercice 2027-2028 des revenus consolidés de 168,5 milliards $.

C’est quand même 30 milliards $ de revenus de plus qu’en 2021-2022, dont : 9,65 milliards au seul chapitre de l’impôt des particulie­rs ; quelque 6,26 milliards en taxes à la consommati­on ; 755 millions en droits et permis ; 5 milliards en revenus divers ; 477 millions en taxes scolaires ; 2,12 milliards en cotisation­s pour les services de santé (communémen­t nommée taxe sur la masse salariale) ; 869 millions en impôt des sociétés ; 1,6 milliard en revenu des sociétés d’État ; et 2,93 milliards de transferts fédéraux.

Qu’on se le tienne pour dit : le gouverneme­nt Legault vit au-dessus de « nos » moyens !

À PREUVE…

Lors des six exercices budgétaire­s allant de 2022-2023 à celui de 20272028, le gouverneme­nt caquiste enfilera des déficits cumulatifs de 25 milliards de dollars. Je parle ici de « vrais déficits » reliés aux programmes du gouverneme­nt, c’est-àdire avant le transfert d’argent au Fonds des génération­s.

Notez que c’est à partir de l’exercice budgétaire (2022-2023) de la réélection de François Legault en octobre 2022 que les finances de l’État ont commencé à se dégrader avec une longue série de « vrais » déficits annuels, c’est-àdire

Qu’on se le tienne pour dit : le gouverneme­nt Legault vit au-dessus de « nos » moyens !

avant le transfert d’argent au Fonds des génération­s :

■ 2022-23 : -3 milliards $

■ 2023-24 : -4,2 milliards $

■ 2024-25 : -8,8 milliards $

■ 2025-26 : -6,3 milliards $

■ 2026-27 : -1,8 milliard $

■ 2027-28 : -1,4 milliard $

Cette dégradatio­n des finances publiques explique pourquoi les firmes de notation de crédit viennent de servir un sérieux avertissem­ent au gouverneme­nt Legault.

Pour justifier « ses » lourds déficits, le gouverneme­nt invoque notamment les hausses salariales nettement plus élevées que prévu qu’il a consenties dans le cadre du renouvelle­ment des convention­s collective­s des employés de la fonction publique et parapubliq­ue.

Alors que le ministre Girard avait initialeme­nt prévu augmenter la rémunérati­on des employés de l’État de 4,6 milliards $ sur cinq ans (du 1er avril 2023 au 31 mars 2028), le gouverneme­nt se retrouve finalement avec une facture d’au moins 15 milliards $.

Comme prévisionn­istes en matière salariale, convenons que François Legault, son argentier Eric Girard et sa négociatri­ce en chef Sonia Lebel ont littéralem­ent raté leur cible !

Outre l’ampleur inattendue des hausses salariales, le gouverneme­nt a dû réviser à la baisse ses prévisions de recettes qu’il va tirer des impôts des sociétés et d’Hydro-Québec, la principale vache à lait du gouverneme­nt du Québec.

Du côté des chefs syndicaux, si le gouverneme­nt caquiste est à ce point dans le trou, ce n’est pas à cause des hausses salariales consenties aux employés de l’État, mais plutôt aux cadeaux qu’il a donnés aux contribuab­les. Ils font référence à la baisse d’impôt et aux deux chèques versés aux contribuab­les pour compenser la hausse du coût de la vie.

ÇA AUGURE MAL

Permettez-moi une prédiction. Compte tenu des prochaines élections en 2026, je m’attends à ce que le gouverneme­nt Legault se lâche de nouveau « lousse » en ne lésinant pas sur la dépense et les cadeaux électoraux lorsqu’il présentera son budget de l’exercice 2026-2027.

À moins d’une inattendue forte croissance économique, les déficits à partir de 2026-2027 risquent d’empirer par rapport aux prévisions actuelles du ministre Girard.

Qu’arrivera-t-il à l’objectif du retour à l’équilibre budgétaire ? Il sera de nouveau reporté sur le dos des génération­s futures !

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PHOTO AGENCE QMI, JOËL LEMAY Le ministre des Finances Eric Girard, lors d’une conférence de presse, lundi, à Longueuil, à la veille du dépôt du budget 2024-2025 à l’Assemblée nationale.
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