Le Journal de Montreal

L’autonomie ça se protège

-

Avec mon mari, on est aux prises avec une situation embêtante que nous souhaitons régler sans blesser personne. Nous n’avons qu’un fils unique et nous l’aimons beaucoup. C’est un garçon discret et toujours à sa place, mais depuis qu’il a épousé sa blonde, une quasi-tornade, nous devons tenter par tous les moyens de nous protéger pour ne pas nous faire envahir.

Elle parle fort, elle rit fort et elle aime fort. Elle a besoin de se manifester pour toutes les causes, et elle le fait toujours avec grand éclat. Mon mari et moi qui n’avions jamais été malades avons été frappés l’un après l’autre par des ennuis de santé l’an dernier. Dans son cas, ça s’est réglé par l’installati­on d’un pacemaker ,et dans le mien, par la prise d’antibiotiq­ues qui ont sapé mon énergie et qui m’ont forcée au repos pendant six mois.

Cela a eu pour conséquenc­e de rendre notre bru un brin fatigante avec ses sempiterne­lles questions sur l’état de notre santé et sur celui de nos papiers personnels, allant même jusqu’à nos finances. Un peu comme si nous allions mourir demain matin. Et cela déteint sur notre fils qui n’avait jamais commis ce genre d’indiscréti­on avec nous et qui s’y est mis lui aussi.

On n’a pas envie mon mari et moi de leur révéler les secrets de nos arrangemen­ts financiers. On a pour notre dire qu’ils le sauront bien assez vite. Comment ils font les autres grands-parents pour ne pas se faire harceler tout le temps avec ça ? Trouvez-vous qu’on devrait être plus ouverts avec eux ?

Anonyme

J’avais reçu une lettre semblable à la vôtre il y a quelques années. Après avoir souligné que l’important était de rédiger leur testament ainsi que leur procuratio­n avec mandat en cas d’inaptitude, de dresser une liste de leurs mots de passe pour leurs ordinateur­s respectifs s’il y avait lieu et avoir indiqué à leurs légataires où ils pourraient trouver le tout à leur décès, ça devrait clore le dossier.

Dans la semaine qui a suivi, une lectrice m’a transmis ce qu’elle et son mari proposaien­t en plus, pour mettre un terme à l’intrusion des enfants dans les affaires privées de leurs parents : « Nous avons rédigé une lettre qui contient toutes les informatio­ns dont nos enfants pourraient avoir besoin en cas d’accident, de maladie ou de mort subite, soit le nom et le numéro de téléphone de notre notaire, tous les détails concernant nos assurances (maison et vie) incluant le nom des compagnies, leurs numéros de téléphone et nos numéros de police.

Y figurent également les noms des institutio­ns financière­s où nous avons des comptes, leurs adresses et nos numéros de compte, avec une nomenclatu­re détaillée de nos actifs (maison, chalet et autres valeurs). Nos enfants n’ont pas de copies de cette lettre, mais ils savent où la trouver en cas de besoin. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada