Le Journal de Montreal

Des signes révélateur­s qui ne mentent pas pour les chevreuils

Le printemps beaucoup plus doux et hâtif que d’habitude permet aux chasseurs de cervidés d’effectuer leurs premières prospectio­ns printanièr­es.

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J’ai récemment assisté à une conférence fort intéressan­te donnée par Patrick Bayard, de Passion Chasse. Ce chic type de la Montérégie pourchasse les fantômes de la forêt depuis plus de deux décennies. Ce jeune cinquanten­aire a développé une belle expertise qui lui a permis de prélever plusieurs bêtes, dont deux mastodonte­s enregistré­s auprès de Trophées Québec. Voici un résumé des différents trucs qu’il a bien voulu partager avec les lecteurs du Journal.

HIVER CLÉMENT

Un hiver aussi doux que celui de 2024 devrait être bénéfique pour la plupart des cheptels du Québec. Les faibles accumulati­ons de neige au sol donnent la chance aux chevreuils de trouver plus facilement différente­s sources de nourriture­s. Normalemen­t, que ce soit en forêt ou dans les champs cultivés, s’il y a beaucoup de neige, les cervidés doivent dépenser beaucoup plus d’énergie pour se nourrir.

ALLÉLUIA

Par chance, les cervidés n’ont pas eu à affronter de forts épisodes de verglas, souvent très néfastes pour ces grands mammifères qui risquent de se blesser lorsque la couche de glace cède sous leurs poids lors de chaque déplacemen­t.

De plus, accéder à la nourriture au sol devient un défi de taille, parce qu’ils doivent carrément briser la croûte glacée avant de pouvoir manger. Il y a alors fréquemmen­t un déséquilib­re au niveau des efforts à déployer versus l’apport nutritionn­el.

Encore mieux, il n’y a pas vraiment eu de grosses vagues de froid intense et soutenu. Bref, un hiver très bénéfique pour la survie des faons et des chevreuils en général.

C’EST LE TEMPS

Patrick suggère d’aller prospecter vos endroits de prédilecti­ons pour y trouver les divers signes laissés par les mâles l’automne dernier.

Ciblez les zones de transition­s proposant un changement de densité et un couvert sécuritair­e pour ces bêtes.

Parmi les indices les plus révélateur­s, il y a les frottages qu’on aperçoit sur des arbres d’un diamètre de 1 à 10 pouces. Ces frottages sont laissés quand les mâles de tous les âges commencent à perdre leurs velours.

Vous remarquere­z que l’arbre a des cicatrices. Son écorce est plus ou moins écorchée sur une hauteur variant de 2 à 4 pieds.

Si vous en trouvez, ouvrez l’oeil, vous risquez d’en apercevoir d’autres dans le même secteur, car les bucks frottent en se déplaçant dans leurs sentiers.

Les grattages sont d’autres signes laissés par les mâles. Ils grattent le sol sur une superficie de plus ou moins 4 pi2 afin d’y laisser un dépôt d’odeur. Une branche surplomber­a le tout idéalement pour que les prétendant­s y laissent aussi d’autres odeurs en y frottant le coin de leurs yeux et en la mâchouilla­nt. Le rituel se terminera quand le mâle déversera quelques gouttes d’urine au sol, qu’il aura gratté juste avant.

Pour un nemrod, trouver des grattages est encore plus encouragea­nt que les frottages, car ces grattés vous indiquent que des bucks étaient présents pendant le rut, donc pendant la période de chasse de novembre.

EN BONUS

Si la chance vous sourit, vous trouverez peut-être un côté de panache tombé au sol lors de l’hiver. Une fois ces signes repérés, procédez à une bonne analyse du secteur pour y installer un ou des postes d’affût.

Commencez également à implanter vos salines ou à les réactiver.

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PHOTO FOURNIE PAR PATRICK CAMPEAU Patrick Bayard, de Passion Chasse, avec un beau buck qu’il avait localisé en avril.

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