Le Journal de Montreal

Maciocia n’a pas peur de la pression

- Marc.defoy@quebecorme­dia.com

Les Alouettes devaient retourner la Coupe Grey à la Ligue canadienne de football à la fin février. Mais les amateurs continuero­nt à la voir un peu partout à Montréal et en province jusqu’à la fin mars. Danny Maciocia l’a eue chez lui pendant la période de Noël. Ce fut l’un des rares moments de réjouissan­ce qu’il s’est accordés pendant l’entre-saison.

En descendant de l’avion qui ramenait les champions de Hamilton, en novembre dernier, Maciocia s’est dirigé vers un restaurant en compagnie de son entraîneur-chef Jason Maas. Les deux hommes ont mis quelques heures à établir un plan hivernal.

Dans les semaines et les mois qui ont suivi, Maciocia a mis sous contrat les joueurs que Maas et lui avaient identifiés comme membres du noyau de l’équipe. L’opération a été plus facile que l’an dernier alors que les Alouettes, sans propriétai­res jusqu’à l’arrivée de Pierre Karl Péladeau, étaient sous la tutelle de la Ligue canadienne.

Le mois dernier, Maciocia a fait l’acquisitio­n de quatre joueurs sur le marché des joueurs autonomes. Parmi ceux-là, il y avait le Montréalai­s Sean Thomas Erlington, un ancien protégé de Maciocia avec les Carabins de l’Université de Montréal qui a disputé ses cinq premières saisons dans la LCF avec les Tiger-Cats de Hamilton.

LES LEÇONS DE L’ADVERSITÉ

Lundi, Maciocia se rendra à Winnipeg où se tiendront les tests d’évaluation physique des joueurs canadiens admissible­s au repêchage de la LCF qui aura lieu en avril. Cet exercice est d’une haute importance.

« Considéran­t que la moitié de notre effectif est canadienne, il faudra mettre la main sur des joueurs capables de nous aider dès cette année », dit-il.

Maciocia n’est pas sans savoir que les attentes seront grandes cette année. Mais ça ne lui fait pas peur. Au contraire, il en redemande.

« C’est un privilège d’avoir de la pression », affirme-t-il.

« Ça m’excite beaucoup. J’ai hâte de voir ce qui s’en vient. On mise sur un excellent personnel d’entraîneur­s et tout ce qu’on voulait mettre sur pied est en place. »

« Les mois d’insécurité que nous avons vécus avant la dernière saison nous ont appris beaucoup. On misait sur un groupe uni. On s’est aperçu qu’un changement de culture permet d’accomplir bien des choses. »

« Ce changement fut notre plus grande victoire. On a trouvé une nouvelle façon d’aborder les défis grâce aux épreuves que l’on a expériment­ées. Ça va continuer à nous aider cette année. »

COMME UNE RECETTE DE CUISINE

Maciocia compare le cours d’une saison à une recette de cuisine.

« Il faut changer des ingrédient­s et apporter des ajustement­s. Tu sais que tu as un repas à livrer », image-t-il.

« On s’est ajusté et on est fier de ça. Ça nous a été d’une aide précieuse en deuxième moitié de saison. »

Après 13 matchs, les Alouettes montraient une fiche de six victoires et sept défaites. Ils ont bénéficié d’un calendrier favorable pour leurs cinq dernières rencontres. Mais le fait demeure qu’ils ont remporté tous ces matchs, ce qui leur a donné une dose de confiance pour les séries.

En demi-finale de l’Est, ils ont vaincu comme prévu les Tiger-Cats. Ce que personne n’a vu venir, c’est la façon avec laquelle ils ont écarté les Argonauts de Toronto en finale de division. Champion en titre de la Coupe Grey, les Argos avaient survolé la division Est en saison régulière, n’ayant subi que deux défaites en 18 rencontres.

Les Alouettes s’attaquaien­t à un autre gros morceau dans le match de la Coupe Grey. Les Blue Bombers de Winnipeg en étaient à une quatrième participat­ion consécutiv­e en finale, l’ayant emporté en 2019 et 2021. La LCF avait suspendu ses activités en 2020 en raison de la COVID.

« Une séquence de huit victoires, on ne voit pas ça souvent au football, ajoute Maciocia, quatre mois après les faits. »

« Deux facteurs importants militaient en notre faveur. Nous avions le sens de l’engagement et la constance. Si tu n’es pas engagé envers ton équipe, tu ne vas nulle part. Quand tu commences à croire, tout peut arriver. »

« À part deux ou trois matchs, nos autres victoires ne furent pas des rencontres à sens unique. Il a fallu que l’attaque, la défense et les unités spéciales apportent leur contributi­on en même temps. Mais tu voyais dans le vestiaire qu’il y avait quelque chose d’unique et spécial dans l’air. Le peu de gens qui croyaient en nous faisait partie de notre équipe. »

« Quand tu commences à croire, tu le vois. Sinon tu ne peux pas gagner. C’est arrivé et on s’est battus jusqu’à la fin. »

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PHOTO MARTIN ALARIE Le directeur général des Alouettes, Danny Maciocia, a rencontré les médias avec son équipe d’entraîneur­s hier.

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