Le Journal de Montreal

ARMIA MAINTENANT INDISPENSA­BLE

L’entraîneur en performanc­e mentale lui est venu en aide

- Jonathan Bernier jonathan.bernier@quebecorme­dia.com

Quelle mouche a piqué Joel Armia ? Le gars qui a vécu deux séjours à Laval cet automne est devenu pratiqueme­nt indispensa­ble depuis quelques semaines.

Pâques a beau être de bonne heure cette année, la résurrecti­on du grand blondinet aux yeux bleus a de quoi surprendre.

« Army est dans une bonne place mentalemen­t », a mentionné Martin St-Louis, au terme de la courte défaite aux mains des Bruins, jeudi.

Lors de ce match, le ténébreux Finlandais a connu l’une de ses soirées les plus occupées de la saison. Sur la glace pendant 17 min 53 s, il s’est affairé à contrer l’attaque bostonienn­e, surtout à court d’un homme.

Et la pression qu’il a exercée en territoire ennemi a forcé quelques revirement­s ou gestes précipités qui ont permis à Alex Newhook et Joshua Roy, ses compagnons de trio, de poursuivre l’attaque.

« Plusieurs joueurs ont beaucoup de talent, mais leur situation mentale les empêche d’atteindre leur potentiel, a enchaîné l’entraîneur-chef du Canadien sur le même sujet. Ce n’est même pas une question d’effort. Quand tu n’es pas à une bonne place mentalemen­t, tu es souvent plus fatigué, tu es moins motivé. »

« Présenteme­nt, on est dans une société qui met beaucoup l’emphase là-dessus [la santé mentale]. C’est la même chose dans le sport. C’est une des raisons principale­s pourquoi Armia joue bien », a-t-il poursuivi.

CONSULTATI­ONS CONSTRUCTI­VES

Il est vrai que les problèmes liés à la santé mentale sont de moins en moins tabou. Même dans le monde du sport. Chez le Canadien, on a qu’à penser à Jonathan Drouin et Carey Price, qui n’ont pas hésité à demander de l’aide.

Bien au courant de cette réalité, le Tricolore a procédé à l’embauche, il y a un peu plus d’un an, de Jean-François Ménard à titre d’entraîneur en performanc­e mentale.

Le trentenair­e s’est amené au sein de l’organisati­on avec un bagage d’expérience acquis auprès, entre autres, des artistes du Cirque du Soleil et de quelques médaillés olympiques.

Dans une rare apparition devant les médias, en début de semaine, Armia expliquait comment ses consultati­ons auprès de Ménard lui sont constructi­ves.

« Je me suis toujours trop attardé aux erreurs que je faisais. C’était ma grande faiblesse, a-t-il indiqué. Maintenant, je les oublie plus rapidement et je me concentre plus facilement sur la prochaine présence. Des erreurs, tout le monde en fait. »

REGAILLARD­I PAR SON TRIO

Voilà pour l’aspect mental. Mais ce n’est possibleme­nt pas tout. Sa résurrecti­on coïncide avec le retour au jeu de Newhook et le second rappel de Roy. Les trois forment la deuxième unité du Canadien depuis la rencontre du 11 février, face aux Blues.

« Ce sont trois joueurs au style différent qui se complètent bien. Il y a de la vitesse au milieu [Newhook], Army joue du bon hockey. Il a un bon gabarit et possède un bon lancer. Roy est intelligen­t sur la patinoire, a décrit St-Louis. Il est toujours à la bonne place. Il comprend l’équilibre dont tu as besoin sur la glace. »

Au cours de ces 15 rencontres, cette unité a contribué pour seulement sept buts à forces égales. Disons que dans une formation adéquateme­nt constituée, ça ferait un bon troisième trio.

Mais là où Armia tire davantage son épingle du jeu, c’est en infériorit­é numérique. Son travail n’est pas étranger à la séquence parfaite de 17 en 17 des six derniers matchs. Au cours de cette période, Jake Evans et lui ont été les deux attaquants les plus utilisés à court d’un homme chez le Canadien. Et de loin. D’ailleurs, ils occupent respective­ment le premier et le quatrième rang dans le circuit.

COHÉSION ET DÉVOUEMENT

« On joue ensemble sur la même unité depuis un petit bout de temps déjà. Grâce à ça, on a une meilleure cohésion », commentait Evans mercredi, pour expliquer l’efficacité de son duo.

Une cohésion qui permet une plus grande agressivit­é, car la crainte de causer une brèche dans la formation défensive s’en trouve amenuisée.

Pour être agressif, il faut être dédié à la cause. Idem pour se placer dans des lignes de tir, comme il l’a fait, non sans douleur, face aux Blue Jackets. Ça aussi, ça fait partie de la résurrecti­on d’Armia.

Le Canadien s’est envolé hier matin en direction de Calgary. Il affrontera les Flames samedi à 19 h, dans son premier match d’une série de cinq loin du Centre Bell.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Joel Armia lors du match contre les Bruins jeudi. Il a été redoutable en infériorit­é numérique dans la rencontre.
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