Le Journal de Montreal

DESHARNAIS ÉMOTIF ET IMMORTEL

Son chandail numéro 15 a officielle­ment été retiré par les Saguenéens de Chicoutimi dans la LHJMQ, hier soir

- Kevin Dube kevin.dube@quebecorme­dia.com fun

SAGUENAY | David Desharnais sera un Saguenéen de Chicoutimi à jamais. Son chandail numéro 15 a officielle­ment été hissé dans les hauteurs du Centre GeorgesVéz­ina, hier soir.

Il y avait quelque chose de spécial de voir Desharnais être honoré lors d’un match entre les Saguenéens et les Remparts, ses grands rivaux au hockey junior, dans un Centre Georges-Vézina plein, cet amphithéât­re que ses coéquipier­s de l’époque et lui avaient aidé à remplir à nouveau après des années de vaches maigres.

Et ces partisans n’ont pas manqué de lui faire savoir qu’ils ne l’avaient pas oublié, se levant tous d’un trait lorsqu’il s’est amené sur la patinoire.

On a même entendu des « David ! David ! David ! » à quelques reprises.

Déjà, on a senti l’émotion dans le regard de l’ancien attaquant de 5 pi et 7 po, qui était accompagné par sa compagne, Izabelle, et ses deux jeunes fils, Adam et Victor, de sa mère Gaétane, sa soeur Mélanie, son frère Stéphane, ainsi que de quelques ex-coéquipier­s marquants dans sa vie ainsi que de la famille qui l’a hébergé à l’époque, Hervey Bernier et Lana Lepage.

Puis des vidéos d’anciens joueurs et des amis de Desharnais ont défilé sur l’écran géant, dont son ex-collègue avec le Canadien Max Pacioretty.

« Mon partenaire de trio préféré, je m’ennuie », a mentionné celui qui évolue maintenant pour les Capitals de Washington.

«ON N’ A PAS PAYÉ LE PRIX !»

Desharnais a amorcé son discours en remerciant les dirigeants des Saguenéens et les entraîneur­s qu’il a eus, notamment l’actuel pilote de l’équipe, Yanick Jean, ainsi que Richard Martel, entre 2003 et 2007.

« Merci de m’avoir fait confiance et de m’avoir poussé autant. Tu as fait sortir le meilleur de moi-même, même si, selon toi, on n’a pas payé le prix ! » a-t-il lancé à la foule en imitant le maintenant célèbre geste de Martel qui tapait du revers de la main sur la table lors de la séquence devenue une pièce d’anthologie.

Émotif, le fêté de 37 ans a dû prendre une première pause lorsqu’est venu le temps de parler de ses coéquipier­s, dont celui qu’il considère comme un frère et qui lui avait précédemme­nt livré un touchant hommage, Francis Verreault-Paul.

« Ce que nous avons vécu ici et à l’extérieur de la patinoire restera gravé dans ma mémoire à jamais », a-t-il lancé, la voix étreinte par l’émotion.

BUDGET RESTREINT

Puis ce fut à nouveau le cas lorsqu’il a parlé de sa mère, Gaétane, qui, lors de son premier camp, était allée séjourner sur un terrain de camping, faute d’argent.

« Ça démontre la mère que tu es : toujours là pour tes enfants, sans jamais rien garder pour toi, a-t-il mentionné, ému. Je ne te remerciera­i jamais assez de m’avoir permis de continuer le hockey même si on avait un budget restreint. »

À son tour papa de deux garçons, Desharnais leur a réservé la fin de son discours, eux qui ne l’ont pratiqueme­nt pas vu jouer.

« Avec mon numéro au plafond, vous allez avoir une preuve que votre papa n’était pas si mal au hockey. »

UN HÉRITAGE

Desharnais était encore sur un nuage, lorsqu’il est sorti de la patinoire, après avoir vu son numéro 15 rejoindre les 12 autres chandails retirés par les Sags.

« Je n’avais pas d’attentes, je voulais juste gérer mes émotions, et j’ai été capable de le faire, donc je suis content ! » a lancé celui qui a fini sa carrière en Suisse en 2023.

Toute la semaine, Desharnais avait répété ne pas savoir – ni vouloir anticiper – comment il se sentirait lorsqu’il verrait officielle­ment la bannière de son numéro 15 être hissée. Après coup, il commençait à réaliser l’importance de l’honneur que venaient de lui faire les Sags.

« Ça va être là à jamais. En tant qu’être humain, on meurt tous un jour et si on est capable de laisser quelque chose derrière, c’est le .»

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PHOTOS AGENCE QMI, ROGER GAGNON David Desharnais a été chaudement applaudi lorsque son numéro 15 a été retiré par les Saguenéens de Chicoutimi, hier, au Centre Georges-Vézina.
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