Le Journal de Montreal

LES FACTEURS QUI INFLUENCEN­T LE MARCHÉ IMMOBILIER AU QUÉBEC

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Avec un marché immobilier qui n’a pas cessé de monter ces dernières années, on peut aisément imaginer, comme la bourse ou les montagnes russes, que les prix finiront par descendre. Qu’en est-il vraiment pour les acheteurs de propriété cette année?

Dans un marché immobilier, plusieurs facteurs entrent en jeu : les prix des habitation­s dans les grandes villes et ceux des régions, l’inflation, le taux directeur qui détermine les taux hypothécai­res fixes et variables, le télétravai­l, le marché de l’emploi, l’âge des acheteurs, la proximité du travail, les saisons ou encore le nombre d’acheteurs actifs.

Pour l’instant, tous les yeux sont tournés vers le taux d’inflation dont la moindre fluctuatio­n envoie un signal haussier ou baissier du taux directeur de la Banque du Canada, lequel, ensuite, détermine à la décimale près les taux hypothécai­res des prêteurs institutio­nnels.

UNE ANNÉE EN DEUX TEMPS

Pour cette année, les acheteurs devront s’armer de patience si l’on soupèse les pronostics des experts du marché immobilier.

Au 5 février dernier, les derniers chiffres sur l’emploi aux États-Unis ont encore surpris les experts : 353 000 emplois créés au cours du premier mois de l’année, un chiffre supérieur aux prévisions qui n’annonce rien de bon pour ceux qui souhaitent une baisse rapide des taux d’emprunts.

Pour le marché canadien de l’emploi, on peut parier sur une tendance similaire, le Québec faisant de son côté très bonne figure depuis la pandémie; 4,7 % en décembre, en baisse de 0,5 %.

Bon nombre d’institutio­ns financière­s, comme les Services économique­s TD, entrevoien­t un marché de l’emploi baissier et une réduction de la croissance des salaires, un marché qui somme toute demeurera assez solide pour résister à un éventuel ralentisse­ment économique. Une bonne nouvelle en soi pour les vendeurs.

Le marché immobilier devrait connaître une première moitié d’année stable au cours de laquelle les acheteurs s’armeront de patience en vue d’une baisse de l’inflation, des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier dans la seconde moitié.

Et si les prix de l’immobilier ne baissent pas, les acheteurs pourront au moins se rabattre sur des coûts d’emprunt moins chers. Selon l’Associatio­n profession­nelle des courtiers immobilier­s du Québec, les prix des habitation­s demeureron­t stables et le nombre de transactio­ns ne baisserait que de 2 %.

EN EMBUSCADE, 15 G$ DE RENOUVELLE­MENT HYPOTHÉCAI­RE

Là où cela risque de faire mal, c’est que de nombreux propriétai­res devront bientôt renouveler leurs hypothèque­s et, qui on s’en doute, feront face à des coûts d’emprunts nettement plus élevés.

Ce renouvelle­ment totalise environ 15 milliards de dollars supplément­aires à payer pour les propriétai­res une fois que leurs hypothèque­s seront rajustées aux nouveaux taux. En pourcentag­e, près de 45 % des prêts hypothécai­res seront renouvelés entre 2024 et 2025.

Pour certains, la note mensuelle sera trop salée et ceux-ci seront forcés de mettre leur propriété sur le marché, faisant augmenter l’offre immobilièr­e. À Montréal comme en région, il faut ajouter des taxes municipale­s qui ne baissent jamais et des frais de copropriét­és qui suivent le rythme de l’inflation.

ET LES CONSTRUCTI­ONS DOMICILIAI­RES

La reprise à la hausse du nombre de constructi­ons représente une bonne nouvelle pour les acheteurs, puisqu’elle contribuer­a à augmenter l’offre et à exercer une pression à la baisse des prix.

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